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Quel avenir pour les betteraviers normands ?

L’assemblée statutaire de la confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Eure s’est tenue mardi 11 juin, à la salle du Haut-phare du Neubourg. L’occasion de faire le point sur l’offre de reprise de l’usine Saint-Louis Sucre de Cagny (14) et sur la campagne 2020.

En 2017, la CGB Eure avait jugé insuffisant le prix de la tonne de betterave par rapport à celui du marché européen. En 2018, les betteraviers avaient obtenu 12,50 €, puis 1 € supplémentaire en mars. « Nous avions demandé à Saint-Louis Sucre – filière du groupe allemand Südzucker (propriétaire des sucreries de Cagny, Calvados, Eppeville, Somme et Etrépagny, Eure) –d’augmenter de 5 € la tonne. Nous avions manifesté », rappelle Alexandre Quillet, président du syndicat des betteraviers de l’Eure. Aujourd’hui, la tonne est payée, par le groupe Saint-Louis Sucre, 22 €, « un prix juste par rapport au marché mais en dessous de certaines autres sucreries ». Une filière en crise en France « mais également en Europe et dans le monde », estime Alexandre Quillet. Depuis la fin des quotas, la production– bien que « la betterave soit une plus-value dans une exploitation agricole » – et les cours ont chuté. La Normandie représente 8 % de la surface betteravière française. Une baisse de 11 % de la superficie consacrée à la culture a été enregistrée (36 450 ha en 2019 contre 41 000 ha en 2018). Dans ce contexte, le groupe allemand a annoncé, en février, l’arrêt de la production de l’usine de Cagny à la fin de la campagne 2020. La CGB et les planteurs sont alors sur le front pour trouver une solution saine, une solution viable.
DES DISCUSSIONS AU POINT MORT
Les dernières commission de répartition de la valeur (CRV) ayant été des « échecs car les discussions n’existent pas, nous nous dirigeons vers une autre option. Nous souhaitons mettre en place une organisation de producteurs (OP). Ce système pourrait nous permettre d’avoir un pouvoir supplémentaire dans les discussions par rapport à aujourd’hui ». Patrick Dechauffour, président du syndicat des betteraviers du Calvados, ajoute que les choses « n’ont pas été abordées du bon côté. Une nouvelle organisation serait une liberté de parole par rapport à l’industriel ». « Le dossier Saint-Louis Sucre est compliqué mais je pense qu’il est encore possible de construire quelque chose. Les parties doivent se respecter. Les CRV n’ont pas d’obligation de résultat. Avec une OP, nous aurions un poids différent », lance Franck Sander, président de la CGB. « Il faut qu’on avance, qu’on s’engage ». « L’arrêt de production est une décision stratégique de Südzucker que nous ne partageons pas. La manière dont il procède est scandaleuse. Il faut maintenir Cagny sinon nous assisterons à la fin de notre bassin de production », intervient Patrick Dechauffour. Selon, le président de la CGB, tout ne serait, donc, pas fermé. « Des propositions sont à l’étude. Il faut un vrai plan de reprise. Notre projet peut être rentable ». Une offre de reprise de 30 millions d’euros avait, ainsi, été présentée au groupe allemand pour le rachat des sites de Cagny et d’Eppeville. Fin mai, l’industriel a rejeté l’offre et fermé les portes des négociations. « Une enveloppe est également prévue pour moderniser l’usine de Cagny », déclare Benoît Carton, directeur des syndicats betteraviers de Normandie. « Le business plan est établi sur 7 ans avec des résultats positifs dès la première année. C’est un projet viable ».
LE CONTRAT 2020
La filière a rendez-vous mardi 25 juin avec Saint-Louis Sucre. Les modalités de la campagne prochaine devraient être abordées. « Nous espérons que notre projet de reprise pèsera dans le contrat 2020 », souffle Alexandre Quillet. Un planteur livrant à Cagny rappelle à l’assemblée que « le gâteau pouvait être élargi. Nous pouvons faire autre chose que du sucre pur comme de l’éthanol. Je crois en cette culture. J’ai beaucoup d’espoir… »
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