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Prévention du mal être des agriculteurs, pour une approche territorialisée.

C'est avec une feuille de route ambitieuse que les pouvoirs publics s'attèlent à la « prévention du mal être et accompagnement des agriculteurs en difficulté ».

Simon Babre, préfet de l'Eure depuis août 2022 se dit « sensibilisé » au mal être psychique, et particulièrement au suicide
Simon Babre, préfet de l'Eure depuis août 2022 se dit « sensibilisé » au mal être psychique, et particulièrement au suicide
© CR

L'élaboration de cette feuille de route est le fruit d'un travail entre le ministère de l'Agriculture, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, et elle ne part pas d'une feuille blanche, elle s'appuie sur des rapports parlementaires récents qui mettent en évidence le besoin d'une approche territorialisée, au plus près des agriculteurs et des salariés en détresse.

C'est ainsi, que mardi 13 décembre, nos élus de la FNSEA 27 ont été invités à la première réunion du comité plénier départemental relatif à la prévention du mal être agricole et à l'accompagnement des agriculteurs et des salariés agricoles en difficulté.

 

UN SUICIDE D'AGRICULTEUR N'EST PAS UN FAIT DIVERS

Par fierté, par pudeur... leur détresse reste tue et cachée. Elle se révèle hélas souvent trop tardivement. Non, un suicide d'agriculteur n'est pas un fait divers, une fatalité, mais un fait social sur lequel nous pouvons agir. Tout le monde autour de la table a conscience que les agriculteurs, leurs salariés, leurs familles sont particulièrement exposées à la souffrance psychique, du fait de conditions de travail et de vie difficiles, éprouvés par des aléas climatiques, sanitaires, économiques de plus en plus contraignants et fréquents.

Le préfet de l'Eure, Simon Babre, a commencé par nous faire part de sa sensibilité sur ce sujet grave du suicide qu'il a dû investir pendant les trois années où il était DRH de la police nationale.

 

UN MEDECIN POUR 1 884 EUROIS

Cette réunion, pilotée par le préfet et la Chambre d'agriculture, qu'il désigne comme entité coordinatrice, a regroupé les principaux acteurs du secteur agricole : DDTM, MSA, FNSEA, associations ATEX et solidarité paysanne, banques, assureurs, vétérinaires, experts comptables, etc.... Cette réunion a débuté par la vidéo d'un agriculteur qui témoignait de la difficulté de son métier, qu'il exerce avec passion, et des conséquences négatives qu'il en découle. « On demande de l'écoute (...) j'ai l'impression qu'on ne croit plus en moi », avoue humblement l'agriculteur.

Ensuite, un premier constat de l'ARS : dans le département, nous avons 320 médecins généralistes, soit un médecin pour 1 884 Eurois... une offre clairement insuffisante. Et puis, des chiffres plus graves : il y a 30 % de suicides supplémentaires dans la profession agricole par rapport aux autres professions qui, touchent principalement les 55/70 ans.

Enfin, un tour de table est fait sur les différents dispositifs déjà en place proposés par les différents organismes.

Vient le temps des échanges et des réflexions sur le sujet. Nicolas Romain, élu FNSEA 27, prend la parole : « le mal être des agriculteurs arrive, en partie, par le stress des contrôles. Nous avons le cas d'un adhérent qui a été contrôlé plusieurs fois cette année... ce qui ne devrait pas arriver car le comité d'éthique avait validé pas plus de 2 contrôles par an. »

Si les agriculteurs savent que les contrôles font partie inhérente de leur métier, ils demandent de la pédagogie et du bon sens, et que les contrôles prennent en compte la réalité de leur métier.

A la pression administrative des enregistrements des pratiques, et autres documents déclaratifs, qui peuvent parfois avoir des impacts financiers très lourds pour une simple erreur ou un oubli, s'ajoute celle des contrôles.

Cette pression est encore plus importante avec les contrôles de l'OFB (contrôles de police) dont la procédure est mal comprise et mal acceptée par les agriculteurs. En effet, le formalisme de la convocation judiciaire de l'OFB crée une situation de défiance. Si certains agriculteurs arrivent à prendre de la distance vis-à-vis de cette pression, d'autres sont très affectés psychologiquement.

Enfin, chaque structure va désormais travailler sur l'accompagnement des agriculteurs en difficulté et le préfet nous donne rendez-vous au mois de mai pour avancer sur le sujet.

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