Aller au contenu principal

Prévenir le risque d’incendie en période de chantiers de récolte.

Echanges avec Gilles Lievens, président de la chambre d’agriculture de l’Eure

Il est conseillé d’éviter de moissonner aux heures les
plus chaudes, si les vents sont soutenus et d’entretenir quotidiennement les machines pour éviter les surchauffes.
Il est conseillé d’éviter de moissonner aux heures les
plus chaudes, si les vents sont soutenus et d’entretenir quotidiennement les machines pour éviter les surchauffes.
© A.O.

L’année dernière, le département a connu de sévères incendies.

Des catastrophes ont pu être évitées avec le travail effectué par les pompiers mais aussi les agriculteurs qui sont intervenus en soutien sur plusieurs sites. À la suite de ces événements, nous avions décidé avec la FNSEA 27, la DDTM et le SDIS de constituer un groupe de travail, avec la bienveillance du préfet, pour que les agriculteurs soient mieux préparés à l’approche des moissons. D’ailleurs, compte-tenu des conditions climatiques actuelles et du contexte de sécheresse,avec une moisson qui pourraitse dérouler dans un scenario climatique similaire à 2019, nous pensons qu’il fallait rappeler quelques pratiques préventives pour éviter et limiter les risques d’incendies. Ces pratiques, essentiellement du bon sens d’ailleurs, ont été validées par le groupe de travail que j’ai cité.

 

Que préconisez-vous avant les chantiers de récolte ?

Les agriculteurs doivent s’organiser pour anticiper la disponibilité d’un déchaumeur lors de la moisson, voire d’une tonne remplie d’eau mobilisable si la paille est conservée. Un échange avec les voisins agriculteurs peut permettre de mutualiser ces outils. Il faut s’équiper ou vérifier l’état de marche d’extincteurs dans ses tracteurs ou sa moissonneuse et ses matériels de récolte (cf code du travail si vous avez un salarié). Un extincteur à poudre pour le matériel agricole, et à eau pour les cultures sont les plus adaptés. Et il faut, préparer les machines en début de campagne pour éviter la surchauffe notamment : graisser roulements, organes de transmission, dépoussiérer moteur et ventilateur...

 

Quelles recommandations pendant la récolte ?

Il faut conserver un déchaumeur attelé : en cas d’incendie, c’est un moyen rapide pour ralentir les flammes et limiter le périmètre des dégâts et conserver une tonne pleine d’eau à proximité de la parcelle, notamment si la paille est conservée. Il faut adapter l’organisation des chantiers : à l’aide des prévisions météo, tenir compte des risques du chantier (la moisson d’un colza est moins dangereuse qu’une céréale en pic de canicule), des risques mitoyens (habitations, linières...) et intervenir plutôt sous le ventde façon à ne pas exposer la partie à récolter. Nous conseillons d’éviter de moissonner aux heures les plus chaudes, si les vents sont soutenus et d’entretenir quotidiennement les machines pour éviter les surchauffes : nettoyer et dépoussiérer les machines quotidiennement, voire plusieurs fois par jour au coeur de la moisson (par exemple, « souffler » les poussières susceptibles de faire monter les engins en température). Il ne faut pas couper ses récoltes à ras du sol afin d’éviter les frottements de moissonneuses avec des pierres. Objectif : éviter les étincelles.

En cas de parcelles de grande superficie, réaliser en début de chantier des bandes coupe-feu de 4-5 largeurs de machine. Tenir compte de l’orientation du vent, et ne pas hésiter à déchaumer une largeur en préventif auprès des habitations en premier, le long des routes à grandes circulations qui sont souvent des points de départs de feux, ainsi qu’au bord des zones sensibles (le long des voies SNCF, des bois et forêts, des industries et des silos) où les dégâts seraient importants.

 

Cela fait beaucoup de recommandations et de conditions…

Oui et ce n’est pas fini. De nombreuses mesures de bon sens sont à respecter. Il faut maintenir un niveau de vigilance élevé lors des travaux agricoles, ne pas fumer et maintenir une grande prudence avec les mégots de cigarette. Il faut éviter de transporter de l’essence dans des véhicules de service, toujours avoir un téléphone sur soi pour pouvoir prévenir rapidement les pompiers en cas de départ d’incendie. Enfin, le soir, lors du remisage de l’ensemble du matériel qui a fonctionné pour les travaux des champs, penser à vérifier qu’il n’y a pas de points chauds.

 

Quelles sont les consignes en cas d’incendie ?

Il faut appeler les pompiersen composant le 18 ou le 112 avant de chercher à limiter la propagation. Même si vous utilisez une tonne à eau ou que vous déchaumez, vous ne pourrez que contenir le feu. Il sera nécessaire que les pompiers interviennent pour éteindre complètement l’incendie. Il faudra leur indiquer le plus précisément possible le lieu (commune, hameau, lieu de rencontre) de l’incendie et ce qui a pris feu, s’il y a un point d’eau à proximité ou un système d’irrigation. En attendant l’arrivée des secours, il faut s’éloigner du feu, ainsi que le matériel qui pourrait être détruit ou causer d’autres dommages, créer des coupe-feux en arrosant ou en déchaumant une zone qui va stopper l’arrivée des flammes. A l’arrivée des secours, il faut les orienter et si vous êtes plusieurs sur la parcelle, déléguez une personne qui pourra guider les pompiers depuis la route principale. Lorsque c’est possible, il faut mutualiser les moyens avec les agriculteurs locaux afin de gagner en efficacité pour éviter la propagation du feu. Dans tous les cas, la collaboration avec les services d’incendie et de secours est indispensable.

 

D’autres mesures sont-elles envisageables ?

En fonction de l’évolution des conditions climatiques (températures, vent et humidité), des mesures spécifiques pourront être prises par le préfet. Dans ce cas, une information expresse sera adressée par sms et messagerie notamment.

La sécurité des biens et des personnes sont primordiales, soyons tous prudents !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Témoignage de Christophe Gachet, Heizomat, sur les spécificités des chaudières polycombustibles, capable d'accueillir du miscanthus.
Miscanthus : une solution pour les agriculteurs et les collectivités ?
Utiliser directement une production locale de miscanthus pour chauffer des équipements communaux, c'est possible ! Le 29…
Six installations plutôt qu’un (des) agrandissement(s).

Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d’une opération foncière inédite…

La section en plein débat.
Section lait FNSEA 27.
Le 22 mars, Benoit Gavelle réunissait les producteurs de lait. Acquis syndicaux, conjoncture, prix du lait en débat. 
Mathieu Poirier et Béatrice Hoogterp (à droite) de l'antenne de Bernay de la Chambre d'agriculture ont animé les débats.
Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et…
Terre de Lin accueille le président Morin.

Hervé Morin a découvert les nombreux domaines d’activité de la coopérative Terre de Lin et sa volonté de soutenir la filière…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole