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PLUi : trouver le bon compromis par le dialogue.

Elaborer un PLUi (Plan Local d'Urbanisme intercommunal), c'est écrire une feuille de route qui engage l'activité locale (industrielle, artisanale, commerciale, agricole...) pour plusieurs années. Un exercice qui doit conjuguer rigueur et souplesse pour ne pas insulter l'avenir. Du côté de la CdC (Communauté de Communes) Roumois Seine (Eure), l'agriculture y a trouvé toute sa place.

Le 19 avril, élus de la CdC et de la Chambre d'agriculture se sont retrouvés sur l'exploitation de Bertrand, Laurence et Victor Delavoipiere à Boissey-le-Chatel, pour présenter à la presse le travail de concertation
déjà réalisé.
Le 19 avril, élus de la CdC et de la Chambre d'agriculture se sont retrouvés sur l'exploitation de Bertrand, Laurence et Victor Delavoipiere à Boissey-le-Chatel, pour présenter à la presse le travail de concertation
déjà réalisé.
© TG

Sur un territoire de 40 communes qui compte 41 000 habitants et 263 exploitations agricoles, « il faut trouver le compromis par le dialogue ». Cédric Brout est vice-président de la CdC Roumois Seine (27) en charge de l'urbanisme, du PLUi et de l'aménagement. Après l'appel d'offres lancé en 2021, avec ses collègues élus, il a retenu la candidature de la CRAN (Chambre régionale d'agriculture de Normandie), associée au bureau d'études Ve2A, pour réaliser le diagnostic agricole du territoire. Objectif : prendre en compte l'activité agricole pour définir le PADD (Projet d'Aménagement de Développement Durable) du document d'urbanisme.

 

QUAND LA CHAMBRE MENE L'ENQUETE

Première étape : une enquête minutieuse menée par la Chambre d'agriculture pour recenser et localiser toutes les activités agricoles professionnelles afin d'identifier les enjeux à prendre en compte pour l'élaboration du futur PLUi. Si les ressources administratives (données RGA 2010 et 2020, PAC 2019) ont été passées à la moulinette, c'est par une réunion de lancement (le 9 novembre 2021 à Barneville-sur-Seine qui a réuni 43 participants) que les fondations ont été coulées. Ont suivi, en novembre et décembre, 16 jours de permanences dans les mairies de Grand-Bourgtheroude, Le Thuit-de-l'Oison, Bourneville-Ste-Croix, Flancourt-Crescy-en-Roumois et Bourg-Achard.

Phoning enfin en janvier et février : 193 questionnaires complétés et 286 sites agricoles caractérisés.  « Il était indispensable de disposer de chiffres précis à l'instant T avec des prospectives à 2035 pour anticiper et penser un document d'urbanisme harmonieux afin d'organiser la vie de notre territoire », synthétise Cédric Brout. Une approche appréciée par Guy Jacob (vice-président de la Chambre d'agriculture de l'Eure) puisque ce diagnostic a permis de mettre en exergue différents projets de constructions de bâtiments, d'installations, de transmissions...

 

53 ANS DE MOYENNE D'AGE

Les chiffres, à manier cependant avec prudence, apportent également quelques éléments de réflexion. L'âge moyen de l'agriculteur du Roumois est de 53 ans pour une superficie de 83 ha qui masque cependant un grand écart. Au-delà, l'agrandissement des exploitations semble constituer une tendance durable avec pour conséquence des engins agricoles de plus en plus lourds et encombrants dans les années à venir. Un élément à prendre en compte au niveau de la voirie et plus particulièrement dans le cadre de l'aménagement des coeurs de bourgs. Bertrand Delavoipiere, en Gaec avec sa femme Laurence et son fils Victor à Boissey-le-Chatel, dont il est par ailleurs conseiller municipal, en parle en toute connaissance de cause. « Je comprends les maires qui prennent en compte la sécurité de la majorité de leurs habitants. Nous avons des commerces et des écoles en coeur de bourg. Il y a aussi parfois des linières qui n'ont pas d'autres choix que de passer par là. Il faut donc de la concertation ». Une concertation que chacun appelle de ses voeux d'autant plus que le phénomène grandissant de nouveaux arrivants, qui n'ont pas bien appréhendé les contraintes de la vie à la campagne, bouscule la sociologie du territoire. « Nous avons élaboré en 2018 la charte de bon voisinage. Il faut appréhender les problématiques de façon objective pour bien travailler ensemble », répond-on du côté de la Chambre d'agriculture. Rien donc de rédhibitoire dans ce coin d'Eure fier de ses 794 km de haies et de ses 21 agriculteurs qui se déclarent OK pour replanter.

En attendant, le chantier se poursuit. Prochaine étape, le zonage pour déterminer les zones constructibles ou urbanisables en attendant 2050, l'heure H du zéro artificialisation. « Il faut embrasser le sujet de manière transversale pour un maximum de cohérence », soutient Cédric Brout. Une cohérence qu'il faudra trouver sur le dossier eau, un des grands enjeux de demain, mais ce n'est pas le seul. Le mix énergétique agricole en constitue un autre !

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