Aller au contenu principal

Opération découverte et séduction.

Le préfet de l’Eure Jérôme Filippini est venu à la rencontre des professionnels du lin.

Les professionnels du lin ont exprimé leur enthousiasme
pour une réouverture prochaine des marchés.
Les professionnels du lin ont exprimé leur enthousiasme
pour une réouverture prochaine des marchés.
© #PRESSE30

D’abord, il y a un constat ! Le lin est une affaire Normande et Euroise. Avec plus de 50 % de la production mondiale issue de ses terres, la région compte 4 000 producteurs pour 1 000 emplois.

L’Eure est le 2e département producteur avec 24 000 hectares soit environ 10 % de la surface agricole. Que ce soit pour sa fibre, ses anas, ses graines ou ses poussières, le lin est valorisé à 100 %. Principalement demandé pour le textile, 80 % de la production part en Asie pour être filée, tissée et confectionnée. Voilà pourquoi, à la suite de la pandémie du Covid-19, la filière est dans la tourmente. Vendredi 5 juin, autant pour découvrir une activité qui lui est inconnue que pour entamer un dialogue avec des professionnels dans la difficulté, le préfet de l’Eure Jérôme Filippini s’est rendu sur le plateau du Neubourg.

 

EN PERMANENTE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT

La matinée a débuté à Braysur l’exploitation de Philippe Dubuisson, liniculteur depuis 35 ans. Entouré du député de la 2e circonscription de l’Eure Fabien Gouttefarde, de Gilles Lievens le président de la chambre d’agriculture de l’Eure, du président de la FNSEA 27 Fabrice Moulard et de divers élus locaux, le préfet a été accueilli par Pascal Prévost le président du conseil professionnel et commission technique R&D lin fibre pour Arvalis. Les pieds dans la terre, il s’est fait expliquer par l’animateur Yann Foldrops et l’ingénieur Cynthia Torrecillas les différentes étapes de la culture du lin du semis, à l’arrachage et au rouissage. Sur une plateforme d’essais de 3 hectares implantée sur 40 autres hectares, le préfet a pu constater les différentes « recherches fondamentales et académiques » effectuées afin de « mieux connaître les agresseurs, trouver les parades, prendre des orientations variétales, réfléchir aux outils numériques de décision de demain et surtout s’adapter aux enjeux climatiques même si selon les dernières études, d’ici 2050, la zone maritime sera moins impactée que d’autres régions de France. Le but ici est toujours d’analyser la qualité, le rendement et les impacts » a détaillé l’animateur.

 

LE TEILLAGE, L’ÉTAPE MAITRESSE VERS LA COMMERCIALISATION

Sur un hectare de lin, les professionnels extraient en moyenne 1 500 kilos de fibre soit l’equivalent de 3 750 m2de tissus ou 4 000 chemises. Mais du champ au dressing, il faut séparer les fibres. Seul a ce jour un processus mecanique est employe : le teillage. C’est a la cooperative du teillage de lin du plateau du Neubourg (CTLN) a Crosville-la-Vieille fondee en 1949 et qui transforme 40 000 tonnes de lin par an, guide par son directeur Bertrand Coulier que le prefet Jerome Filippini a pu suivre les quatre lignes de teillage pour constater le savoir-faire local dans le domaine. La visite a permis aussi au dirigeant de montrer l’avancement des travaux en cours d’un coutde 13,5 millions d’euros pour mettre en route prochainement deux nouvelles lignes de production.

 

JUSQU’AU BOUT DE LA MÈCHE

Pour le dernier arret de la visite, le prefet s’est rendu a la liniere du Ressault au Neubourg. Heritiere de trois generations de liniculteurs, Anne Lamerant a detaille «la derniere etape avant la filature : le peignage ». Sur une ligne controlee par deux agents, le lin sorti du teillage est peigné, coiffe et conditionne avant une expedition partout dans le monde.

 

DISCUSSIONS À HUIS-CLOS

Pour finir, à l’invitation des présidents Gilles Lievens et Fabrice Moulard, le préfet s’est rendu à l’antenne locale de la chambre d’agriculture pour une discussion avec quelques professionnels « pour répondre aux attentes actuelles. Notre marche est sur pause. Il est stoppe par la fermeture des frontieres et aussi des chaines commerciales. Les fibres de lin partent en filature en Europe, en Inde et en Chine. Notre marché est mondial, dans le cadre d’une mondialisation apaisée. Il faut que la consommation mondiale revienne à la normale. Quant a la relocalisation, cela reste un epiphenomene. Heureusement, le lin n’est pas périssable, il se stocke. Relancer la consommation finale c’est l’aide dont nous avons besoin. » a explique Pascal Prevost avant de rentrer dans la salle dont les portes sont restees closes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Six installations plutôt qu’un (des) agrandissement(s).

Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d’une opération foncière inédite…

La section en plein débat.
Section lait FNSEA 27.
Le 22 mars, Benoit Gavelle réunissait les producteurs de lait. Acquis syndicaux, conjoncture, prix du lait en débat. 
Mathieu Poirier et Béatrice Hoogterp (à droite) de l'antenne de Bernay de la Chambre d'agriculture ont animé les débats.
Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et…
Terre de Lin accueille le président Morin.

Hervé Morin a découvert les nombreux domaines d’activité de la coopérative Terre de Lin et sa volonté de soutenir la filière…

Gestion des aides : calendrier administratif.
PAC 2024 : deuxième année d'application de la nouvelle PAC.
Continuité de 2023, avec des dérogations sur la conditionnalité des aides.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole