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« Nous n'avons pas l'intention d'élever 1 000 vaches. »

Un projet de regroupement de deux fermes fait polémique dans le village d'Houlbec-Cocherel.

Bonny Van Ranst sur son exploitation à Houlbec-Cocherel.
Bonny Van Ranst sur son exploitation à Houlbec-Cocherel.
© LG

Aristide Briand doit se retourner dans sa tombe, au petit cimetière d'Houlbec-Cocherel. A deux pas de là, la ferme de la Cailleterie qu'il avait achetée en 1926, avec ses 40 hectares, fait l'objet d'une querelle entre les actuels propriétaires et les riverains. Le prix Nobel de la paix n'aurait certainement pas apprécié que son exploitation achetée avec l'argent de la bourse du Nobel puisse être le théâtre d'un conflit. Samedi 7 septembre, le maire de la commune, Moïse Caron, a organisé une réunion publique au cours de laquelle Bonny et Hector Van Ranst, gérants de la SCEA Pérault, ont exposé leur projet, à une salle remontée contre eux depuis le lancement d'une consultation publique et la parution dans la presse d'ar- ticles sur « la ferme aux 1 000 vaches » ou sur « la ferme usine ». « Plus de la moitié n'était pas du village, regrette Bonny Van Ranst. Et contrairement à ce que la presse a pu écrire, nous n'avons pas l'intention d'élever 1000vaches.»Ilyadéjà400 vaches à Cocherel depuis 1968, lorsque la famille Pérault s'y est installée.

DES CONDITIONS DE TRAVAIL ATTRACTIVES

En 2009, les deux frères Van Ranst, de nationalité belge, se sont portés acquéreurs d'un autre élevage à Douains de 130 vaches laitières qui était en difficulté. Aujourd'hui, ils souhaitent rationaliser la performance technico-économique en spé- cialisant les deux sites et en modernisant le site principal de La Cailleterie, « pour offrir au personnel des conditions de tra- vail attractives », expliquent-ils. Il y a actuellement 10 salariés sur place, dont six vachers. Le site de Douains accueillerait 430 génisses et veaux tandis que Houlbec-Cocherel abri- terait l'ensemble des vaches laitières, soit un effectif de 634, avec 20 % d'effectif en plus. Ce projet n'est pas nouveau, mais il a été retardé en raison d'un incendie à La Cailleterie en août 2015, qui a détruit une partie des bâtiments. Jusqu'ici, personne ne se plai- gnait de la présence d'un élevage de 400 vaches laitières à Houlbec-Cocherel. Et la com- paraison de leur exploitation avec la ferme dite des mille vaches dans la Somme dérange les exploitants. « Là-bas c'était une création, cela n'a rien à voir. Nous souhaitons regrouper deux sites existants. Ici, il y a toujours eu des animaux, c'est une continuité ». En termes d'organisation du travail, au niveau sanitaire et echnique, l'exploitation est exemplaire. Le système est simple avec des vaches en stabulation, les génisses dans les prairies, et une alimentation produite sur place avec du maïs ensilage et de la luzerne achetée à des céréaliers locaux. UNE FERME MODERNE Le lait produit à la ferme est vendu à la coopérative belge Milcobel qui ramasse du lait dans plusieurs département du nord de la France. Il est principalement transformé en crème glacée de marque Ysco. Également vétérinaire, Bonny Van Ranst explique que les vaches, c'est sa passion, avec l'informatique, ce qui fait que la ferme est très moderne. Il peut suivre chaque vache sur son smartphone. Il travaille avec un laboratoire de santé animale pour développer des logiciels pour grands troupeaux. Pour rassurer la population, les exploitants sont prêts à investir dans des équipements pour diminuer les nuisances éven- tuelles et gérer les déjections. Ils s'engagent à ce qu'il n'y ait pas davantage de camions ou tracteurs qui circulent sur la route départementale en aménageant des traversées directes. Quant à la fromagerie qui jouxte l'exploitation, elle est actuellement inutilisée mais les frères Van Ranst veulent la remettre en fonctionnement pour développer les circuits courts.

L'enquête publique est ouverte jusqu'au 4 octobre.

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