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Les raisons d'y croire.

Bien sûr il y a la crise sanitaire, bien sûr il y a la mauvaise récolte 2020, bien sûr la grande distribution bafoue les fondements des Egalim, bien sûr la réforme de la PAC fait planer le doute... Malgré tout, les raisons d'y croire valent le combat. Les explications de Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27.

© TG

Que retenir de 2020 ?

Une année compliquée à cause de la situation sanitaire. Des filières, qui fonctionnaient plutôt bien dans le département de l'Eure, se sont retrouvées en difficultés ou ont nécessité un temps de réadaptation. Je pense notammant à la filière lin à cause de la fermeture des frontières chinoises ou bien encore à la filière cidricole impactée par la fermeture de la RHF (Restauration Hors Foyer).

 

Et au niveau de votre fonctionnement interne ?

Bien-sûr que nous avons été perturbés mais la Fnsea 27 a toujours été présente aux côtés des services de l'Etat et de ceux de la Chambre d'agriculture pour apporter de l'information concrète aux agriculteurs... Moins en présentiel, plus en utilisant les NTC (Nouvelles techniques de Communication). Alors « oui », nous avons subi un gros coup de chauffe au printemps d'autant plus qu'il s'agissait du top-départ des déclarations PAC. Il nous a fallut nous approprier, nos adhérents aussi, de nouvelles façons de travailler auxquelles le monde agricole n'était pas forcément habitué.

 

Et le bilan grandes cultures 2020 ?

Nous avons traversé une grosse période de sècheresse, plus particulièrement au niveau des plateaux séchants, qui s'est soldée par des rendements très médiocres en oléo-protéagineux, céréales à paille, lin et betterave...

Sur cette dernière culture, il faut y ajouter un impact jaunisse. Les deux cumulés, c'est une vingtaine de tonnes de moins à l'hectare. Côté élevage, les bilans fourragers tant en herbe qu'en maïs ont également été fortement déficitaires.

 

Face à cette situation, qu'a fait la Fnsea 27 ?

Nous avons demandé une exonération de la TFNB (Taxe sur le Foncier Non Bati) qui s'est soldée par une économie de 3,6 Me pour la Ferme départementale.

2021 a démarré par des actions syndicales sur le sujet du partage de la valeur ajoutée dans le cadre des Egalim. Dans les boxes de la grande distribution, les négociations sont serrées au point que la présidente de la Fnsea considère que «cette croquignolesquerie a assez duré». Etes-vous optimiste quand à l'issue  ?

La crise sanitaire a remis la souveraineté alimentaire au coeur de l'actualité avec un éclairage médiatique particulier sur les circuits courts et on ne peut que s'en satisfaire. Depuis, la Fnsea 27 a rencontré les réprésentants de la GMS (Grande et Moyenne Surface) il y a quelques jours. Ils nous ont réaffirmé leur volonté de construire des relations dans une notion de filière. Cependant, dans les boxes, le naturel revient au galop. Les intentions restent les mêmes.  Alors que nous subissons une augmentation de nos coûts de production consécutive à l'envolée des matières premières, les GMS envisagent une déflation de l'ordre de 2 %, voire plus dans certains secteurs. Inadmissible !

 

Quel est ce niveau d'admissibilité ?

On attend le money-time, c'est-à-dire la fin des négociations. On espère que la grande distribution prendra ses responsabilités en prenant en compte cette donnée que constitue l'augmentation des coûts de production. Nous revendiquons +  4 %. A ce jour, le delta est donc de 6 % environ.

Le plan de relance constitue une des grosses actualités de ce début d'année. La Ferme départementale en a croqué ?

Malheureusement, les enveloppes agroéquipement et plan protéine ont été consommées en quelques heures et nous n'en avons guère vu la couleur. Malgré notre mobilisation, les guichets ont été fermés très rapidement. A ce stade, nous espérons un budget additionnel avec peut-être un cahier des charges plus en adéquation avec les objectifs initiaux.

Même si tout n'est pas encore calé, la réforme de la Pac entre dans sa dernière phase. Quels sont les points d'amélioration sur lesquels travaillent la Fnsea et son réseau ?

Nous avons fait partie des départements gros contriuteurs à la réflexion. Au vu de la situation économique de la plupart des exploitations de l'Eure, nous devons maintenir un socle de base constituant une assurance DPB. Au-delà, nous devons porter une vigilance particulière sur les Eco régimes qui doivent rester accessibles à tous parce que la protection de l'environnement, c'est l'affaire de chacun. D'ailleurs beaucoup d'agriculteurs, à travers la rotation de leurs cultures ou à défaut en introduisant une ou deux cultures supplémentaires, sont dans les clous de la biodiversité et de la transition énergétique. La Fnsea 27 fera donc tout son possible pour éviter que les Eco régimes ne soient trop restrictifs et donc contre productifs. Pour terminer sur ce point, nous aurons également un sujet à mener sur les enveloppes du second pilier. Les projets de modernisation dans les explotations, de type élevage ou grands cultures, doivent également y trouver des solutions.

 

Si vous aviez un dernier voeu à formuler pour 2021 ?

Qu'avec le vaccin, on sorte de cette pandémie. La crise sanitaire a un impact global négatif sur le moral de nos concitoyens, y compris sur celui des agriculteurs qui ont pourtant continué à travailler pour remplir l'assiette des consommateurs. Avec les élections, la Fnsea 27 a en partie renouvelé son équipe mais, depuis, le conseil d'administration n'a jamais pu se réunir au complet en présentiel. Or, nous avons bâti un projet sur 3 ans pour porter une ambition pour l'agricuture départementale. Nous avons besoin de nous retrouver et d'échanger pour le faire avancer. Nous avons enfin besoin aussi de convivialité.

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