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Les modes de désherbage au crible.

Au cours de ses réunions techniques annuelles, Arvalis a fait le point sur ses résultats d’essais. La dernière en date a eu lieu au Neubourg le 4 décembre dernier. Les sujets d’essais ne manquent pas mais les réponses sont complexes.

Forte infestation de vulpins dans une culture de blé tendre.
Forte infestation de vulpins dans une culture de blé tendre.
© CHRISTIAN GLORIA
Devant le retrait et restrictions d’usage de matières actives herbicides, la question de la gestion des graminées résistantes fait l’objet de nombreux essais de la part d’Arvalis et de ses partenaires. A Ecardenville-la-Campagne (27), un essai sur la gestion de l’interculture sans glyphosate a été mis en place en 2018 en partenariat avec le lycée de Chambray. Réalisé avant des céréales d’hiver, dans une rotation colza-blé ou blé-orge d’hiver, il compare différentes modalités au regard de leur impact sur la flore adventice, et évalue les coûts induits et le temps passé : déchaumages superficiels répétés, repousses de colza puis labour avant semis, repousses de colza puis déchaumage superficiel, repousses de colza puis broyage avant semis direct, repousses de colza puis glyphosate avant semis direct.
LIMITES DU SEUL DÉSHERBAGE CHIMIQUE
Les ingénieurs ont rappelé les limites du seul désherbage chimique dans la lutte contre les graminées résistantes. Celle-ci nécessite d’actionner tous les leviers possibles : gestion de l’interculture, diversification de l’assolement, report de la date de semis, désherbage chimique et/ou mécanique. D’autant que les conditions pédoclimatiques, variables, compliquent la donne. Par exemple, une comparaison de nombre de levées de vulpins par dates de semis effectuée à l’automne 2018 montre des levées de vulpin plus importantes dans les semis du 30/10 que du 05/10 : Les levées de vulpins dans les semis tardifs concurrencent toute fois moins le blé et sont plus facile à détruire.
L’efficacité du désherbage mécanique en Normandie est conditionnée par le nombre de jours disponibles à l’automne puis en sortie d’hiver. Une synthèse de 87 essais conduits entre 2009 et 2011 par 11 partenaires dans le cadre d’un projet Casdar révèle une efficacité du désherbage d’une stratégie mixte combinant de la lutte chimique et de la lutte mécanique intéressante et avoisinantles 80 %. Pour rappel, celle de lutte chimique est de 85 %.Le levier mécanique constituedonc un levier intéressant à mobiliser, d’autant plus sur les deux derniers automnesau cours desquels le climat aété propice aux interventionsmécaniques. Le désherbage mécanique permet de diversifier les moyens d’intervention mais impose d’être réactif et opportuniste en fonction des conditions du moment. Dans cet objectif, un essai initié en 2018 dans l’Aisne teste différentes stratégies, associant un passage deherse étrille Treffler positionnéen prélevée, complété par dela lutte chimique au cours de l’automne.
Un autre essai initié en 2017 à Boigneville (91) évalue l’efficacité d’une stratégie associant de la lutte chimique à l’automne complétée par du travail mécanique en sortie d’hiver sur des populations de ray-grass initiales de l’ordre de 175 plantes/m². Autre stratégie mise en place : le tout mécanique, une herse étrille en prélevée complétée par 1 ou plusieurs passages de bineuse en sortie d’hiver. A l’issue des notations 2018, les meilleures efficacités reviennent aux stratégies basées sur un programme chimique à l’automne complété ou non par du binage. A titre d’exemple, le programme Trooper 2.5l (prélevée) puis Defi 3l+ Carat0.6l (1-2 Feuilles) sans rattrapage mécanique permet d’atteindre les 99 % d’efficacité pour un coût de 123 €/ha. Il est néanmoins intéressant de noter que la stratégie basée sur un passage de Daiko 0.25l +Fosburi 0.6l + Actirob B 1l à1-2 Feuilles du blé et complété par un passage de bineuse en sortie d’hiver présente une efficacité très proche et à un coût équivalent de 130€/ha. Les autres modalités sont parfois équivalentes en efficacité mais toujours plus couteuses. L’option d’un passage de herse étrille en prélevée complété par 3 binages en sortie d’hiver est d’une efficacité proche de 50 %.« Ce n’est pas une efficacité satisfaisante mais cela ouvre une porte » commentait Cynthia Torrecillas, d’Arvalis-Institut du végétal.

UN TRACTEUR-ROBOTDE DÉSHERBAGE
En parallèle, Arvalis teste d’autres technologies de désherbage, comme le tracteur-robot de désherbage Dino de Naio technologies. Conçu pour le maraichage, il équipé de caméra, d’une antenne GPS RTK et deherses étrilles. Dino travaille en planche avec une autonomie de 4 h. Le premier essai blé a été mis en place à l’automne 2018 sur une culture de blé tendre dans la Meuse. Une autre série d’essais teste le désherbage électrique avec l’Electroherb de Zasso. Installéà l’avant d’un tracteur, ce toutil diffuse un courant électrique dans le sol et détruit en plein les plantes présentes. Les conditions sèches de l’année 2018 ont favorisé l’efficacité de cette technologie dans les essais mais la question de l’impact sur la micro faune du sol n’a pas pu être étudiée. Les résultats seront à valider en conditions humides.
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