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Les haies du bocage normand en exemple.

La Normandie a accueilli les Journées d'échanges techniques haies bocagères mercredi 6 et jeudi 7 octobre. Organisées par l'Office français de la biodiversité (OFB), elles visaient à refaire le point sur la haie en France.

A Contrières (50), Pascal Lecaudey reçoit une vingtaine de participants aux Journées d'échanges techniques haies bocagères, organisées par l'Office français de la biodiversité (OFB), jeudi 7 octobre.
A Contrières (50), Pascal Lecaudey reçoit une vingtaine de participants aux Journées d'échanges techniques haies bocagères, organisées par l'Office français de la biodiversité (OFB), jeudi 7 octobre.
© DR.

A Contrières dans la Manche, l'éleveur Pascal Lecaudey se présente devant la première haie qu'il a installée à son arrivée dans les années 1980. « J'avais planté un jeune verger, retrace-t-il, je voulais reboiser autour du corps de ferme pour faire brise-vent et pour l'embellissement ». Le projet naît au sein du GVA de Coutances qui forme ensuite les candidats au reboisement. « Chaque agriculteur formé pouvait bénéficier de plants », se souvient-il et pour avoir des prix intéressants, ils créent l'association syndicale libre (ASL). A l'époque, « peu d'essences étaient proposées », rappelle Eddy Cléran, conseiller gestion bocage biodiversité à la Chambre d'agriculture de Normandie. « Le modèle qu'on a mis en place a permis de financer la création de haies dans les années qui ont suivi », ajoute Pascal Lecaudey.

 

Situation unique

Le fonctionnement de la Manche est particulier, « il y a eu onze ASL dans le département », souligne Eddy Cléran, regroupées depuis 2009 au sein de la Fédération des associations de boisement de la Manche (FABM), toutes dirigées par des agriculteurs. Une situation unique au regard de ce qui se fait ailleurs en France. « Les agriculteurs plantaient eux-mêmes, pour atténuer les effets négatifs du remembrement », enseigne Pascal Lecaudey. Devant eux, une vingtaine de participants aux Journées d'échanges techniques haies bocagères organisées par l'OFB. Animateurs de bassins, membres de la DDT, gestionnaires d'espaces naturels ou d'associations de préservation de la biodiversité. Les 200 participants, issus en majorité du grand ouest, s'étaient répartis en quatre groupes de visites « pour avoir une illustration concrète de ce qui se fait », indique Delphine Jung, chargée de mission au sein de l'OFB.

 

Agriculteurs volontaires

Le but de ces journées, dont la première s'est tenue en plénière à Caen, est de partager les expériences positives. Eddy Cleran, en poste depuis trente ans, transmet la sienne : partir de la demande des agriculteurs, « un dispositif qui ne demande pas de temps, un projet clé en main et une haie qui démarre toute seule ». « Comment faire en sorte que les agriculteurs s'impliquent toujours dans leur haie ? », s'interroge une animatrice de bassin en Loire-Atlantique. « Ici, les projets ne se font que sur la base du volontariat », répond Eddy Cleran. « C'est complètement différent quand c'est l'agriculteur qui veut planter une haie », approuve Pascal Lecaudey. L'engagement pour la haie est aléatoire, reconnaissant les orateurs. « La tempête de 1999 a été un déclic pour la population », se souvient Eddy Cleran. Le Département a déclenché des aides. En 2004, la charte plantation a permis de mobiliser les entreprises du territoire, « nous n'avons pas de culture forestière, explique le conseiller, nous avions besoin de professionnels qui savent planter, ça a permis de les associer ». Selon lui, le plan de relance qui favorise la plantation de haies va certainement provoquer des demandes.

 

Difficultés

La complexité des règlementations peut freiner les volontaires. Le guichet unique haie dans l'Orne et la Seine-Maritime est exemplaire, il permet de centraliser les demandes et d'obtenir une réponse complète sur sa situation. Par ailleurs, « on a du mal à valoriser le bois », témoigne l'éleveur. Bois déchiqueté, litière, paillage pour la plantation de haies sont insuffisants. « C'est un patrimoine exceptionnel », s'émeut Paule Pointereau de l'Afac - agroforesterie, il faut donner les moyens aux agriculteurs de la préserver ». C'est là tout l'enjeu.

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