Aller au contenu principal

Le lait, radioscopie d’une origine France.

L’élevage laitier a encore de beaux jours devant lui si on en croit Syndilait, l’organisation professionnelle des fabricants de laits de consommation liquides.

97 % du lait conditionné sur notre territoire est d’origine
France.
97 % du lait conditionné sur notre territoire est d’origine
France.
© COSTIE PRUILH

Les Français consomment encore 45 litres de lait conditionné chaque année. 97 % sont d’origine France, assure le syndicat. Le reste vient majoritairement d’Allemagne et de Belgique « pour des questions de coûts sur un produit qui a de très faibles marges et un taux de rotation important », lâche Hélène Pérennou, secrétaire générale. « Un très gros travail avec la création du logo « Lait collecté et conditionné en France » a été fait dès 2014 pour accompagner la demande des consommateurs français. Cette action a permis de mieux valoriser le lait français en France et a eu un impact sur les importations qui ont chuté d’environ 70 % entre 2014 et 2019 », explique-t-elle. De 230 000 tonnes en 2015, les importations de lait en brique ou en bouteille ont chuté à 75 000 tonnes en 2019. Et finalement la France est largement autosuffisante puisqu’elle est exportatrice nette de lait conditionné qu’elle expédie vers l’Italie, Espagne et plus marginalement Chine.

 

DES HOLSTEINS A L’ACCENT AMÉRICAIN

Le lait de nos bouteilles vient donc bien des exploitations françaises mais les vaches d’où viennent-elles ? « Pour la race Holstein qui représente 70 % des inséminations artificielles réalisées chaque année en France, 10 à 15 % de ces inséminations sont réalisés avec des paillettes importées »,indique Laurent Journaux, chef du département génétique et gestion des populations animales à l’Institut de l’élevage. Au niveau de la sélection, la génétique nord-américaine est beaucoup plus présente pour cette race largement mondialisée. « En Holstein le sourcing des pères à taureaux sont pour une part importante des taureaux nord-américains », illustre le spécialiste. Un choix qui s’explique plus par l’important travail de sélection réalisé outre-Atlantique que par nécessité. « La population française de Holstein est assez grande pour être gérée de façon autonome », assure-t-il. « Pour les races montbéliardes, normandes ou de montagne, c’est 100 % français tant pour les inséminations artificielles que pour le sourcing des reproducteurs », explique Laurent Journaux. Enfin, 20 % de la reproduction du troupeau laitier se fait par saillie naturelle et donc avec des taureaux français mais dont les origines peuvent être étrangères.

 

UNE ALIMENTATION PRODUITE SUR L’EXPLOITATION

Pour nourrir les vaches, la grande majorité de l’alimentation est pâturée ou produite directement sur l’exploitation. « 88 % de l’alimentation des bovins est directement produite, par l’éleveur, sur son exploitation», explique l’Institut de l’élevage. On y retrouve l’herbe sous diverses formes qui compte pour 63 % de l’alimentation des vaches laitières, l’ensilage de maïs ou d’autres fourrages tels que la betterave ou le colza fourrager (21 % de la ration) et des céréales et protéagineux. « Le reste de la ration, acheté à l’extérieur, comprend 4,8 % de tourteaux et protéagineux, 4,5 % de céréales et aliments divers, 2 % d’autres fourrages et 0,7 % de minéraux et vitamines », calcule l’Idèle. Parmi ces achats, le soja est approvisionné depuis l’étranger.

 

ORIGINE DES ÉQUIPEMENTS

« Les entreprises qui montent et entretiennent les bâtiments d’élevage sont assez locales », observe Bertrand Fagoo, spécialiste en bâtiments à l’Idèle. Pour ce qui est des matériaux utilisés, il y a peu de visibilité sur leur origine. « Les agriculteurs ne connaissent pas la provenance des matériaux. Il n’y a aucune traçabilité », indique-t-il, notant la présence de site de production de tubulaires ou encore de matériels de bardage sur le territoire hexagonal. Dans la salle de traite par contre, aucune origine France possible. Que ce soit pour les robots ou les salles de traite dites conventionnelles, c’est 100 % importés, explique Guillaume Bocquet, responsable technique chez Axema. « Pour la traite, il y a des filiales françaises pour la maintenance et l’installation, mais pour les équipements ce sont uniquement des fabrications à l’étranger ». « Il n’y a plus aucune marque française depuis longtemps », renchérit Bertrand Fagoo. Le lait est ensuite stocké dans les tanks à lait qui sont pour moitié français, pour moitié importés, estime Axema.

 

DES EMBALLAGES FABRIQUÉS SUR PLACE

La France compte sur son territoire une quinzaine d’entreprises de fabrication de lait conditionné. Les citernes de collecte de lait sont en général françaises, explique Hélène Pérennou de Syndilait. Le matériel en usine est très largement européen mais les composants électroniques viennent souvent d’Asie. Du côté des analyses, « les laboratoires sont très largement français, le secteur du lait s’appuyant sur des laboratoires interprofessionnels, donc répartis sur le sol national », explique la professionnelle. Les bouteilles de lait sont généralement fabriquées directement sur le site de conditionnement. Difficile toutefois de connaître l’origine des granulés de plastiques qui les composent.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Six installations plutôt qu’un (des) agrandissement(s).

Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d’une opération foncière inédite…

Terre de Lin accueille le président Morin.

Hervé Morin a découvert les nombreux domaines d’activité de la coopérative Terre de Lin et sa volonté de soutenir la filière…

La section en plein débat.
Section lait FNSEA 27.
Le 22 mars, Benoit Gavelle réunissait les producteurs de lait. Acquis syndicaux, conjoncture, prix du lait en débat. 
Mathieu Poirier et Béatrice Hoogterp (à droite) de l'antenne de Bernay de la Chambre d'agriculture ont animé les débats.
Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et…
L'atelier de découpe pourrait s'implanter à Bernay.
Un projet d'atelier découpe à l'Intercom Terres de Normandie.
Une étude est lancée pour ouvrir un nouvel atelier de découpe de viande à Bernay.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole