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« La situation des producteurs de lait est alarmante. »

La FRSEA de Normandie a convié la presse, lundi 20 septembre 2021, dans l’exploitation de Thomas Pelletier et Philippe Marie, installés à Vaux-sur-Aure près de Bayeux (14). Les élus ont alerté la presse à la veille de l’examen d’Egalim 2 par les sénateurs.

Éric Hatteville, Philippe Marie et Ludovic Blin, respectivement responsables lait pour les FDSEA 61, 14 et 50/région
Éric Hatteville, Philippe Marie et Ludovic Blin, respectivement responsables lait pour les FDSEA 61, 14 et 50/région
© DR.

La question du jour, lundi 20 septembre 2021 : quelles sont les préoccupations des producteurs de lait en Normandie ? La réponse est sans appel : « un réel ras le bol », lâche Ludovic Blin, responsable de la section lait à la FDSEA 50 et à la FRSEA de Normandie. Face à lui, la caméra de France 3, le micro de France bleu, les carnets de notes de Ouest France et de l’Agriculteur normand. La presse est réunie chez Philippe Marie, président de la section lait FDSEA 14, et Thomas Pelletier, producteurs de lait et de pommes à cidre, à Vaux-sur-Aure. Éric Hatteville représente la branche lait ornaise.

 

Ambiance morose

Les élus veulent faire passer des messages : chez les producteurs, l’ambiance est morose. Justine Peschard, animatrice, contextualise : depuis 2015, la production laitière augmente en Normandie, mais le nombre d’exploitations diminue ; depuis 2016, le prix du lait a augmenté (+ 10 % entre 2016 et 2017 puis + 2,8 % de 2017 à 2018) ; 2018, mise en route des EGA avec la loi Alimentation et l’adoption d’un plan de filière France, terre de lait. « La hausse du prix du lait grâce à Egalim1 a été significative en 2019, + 9 à 10 Ä/1 000 l », apprécie-t-elle. Puis 2020 et sa pandémie arrivent : « les marchés laitiers se sont profondément modifiés. Les GMS sont devenues la seule voie de commercialisation, reconnaît Justine Peschard. Mais voilà, actuellement, à peine 40 % des agriculteurs se dégagent le revenu médian des Français, qui est de 1 870 Ä net mensuels. Les charges augmentent : carburant, intrants, matières premières. L’indice Ipampa a augmenté de + 8,7 % ces douze derniers mois ». Ludovic Blin ajoute : « en trente ans, en euros constants et si on prend en compte l’érosion monétaire, nous avons perdu 45 Ä/1 000 l. Depuis le début de l’année, les engrais azotés ont pris 30 Ä les mille litres. La situation est alarmante. Nous devons pérenniser le métier pour que des jeunes s’installent ».

 

Egalim 1 à 2

En 2020, « les EGA ont permis d’éviter une chute fracassante des prix », admettent les élus. Mais si la loi Alimentation a pour but d’inclure l’indicateur de prix de revient du lait (lire encadré) lors des négociations commerciales, ils regrettent que peu de transformateurs et distributeurs l’utilisent. « Si Egalim 1 était respectée, nous ne serions pas là, nous toucherions 20 à 30 Ä de plus les mille litres », lâche Ludovic Blin. Seulement, la première mouture de la loi Alimentation incite à inclure l’indicateur du Cniel, « pourtant validé par toute la filière ». D’où une deuxième version, Egalim 2, adoptée en juin par l’Assemblée nationale et examinée par le Sénat. Egalim 2 imposerait une « non-négociabilité » par les industriels et les distributeurs de la prise en compte du prix de revient ; elle renforcerait la prise en compte des MDD dans les négociations commerciales. « On espère que les sénateurs ne vont pas trop détricoter la loi », soufflent les responsables lait, à la veille de l’examen du texte par le Sénat. Le message est clair : il faut qu’elle soit votée avant le 1er novembre, date d’ouverture des négociations commerciales. En 2020, l’indicateur était de 388 Ä/1 000 l. Si le montant 2021 n’est pas encore connu, les responsables syndicaux préviennent qu’à l’issue des négociations commerciales, « il y aura des vérifications dans les rayons et nous aurons du mal à tolérer les linéaires qui ne respectent pas les EGA ».

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