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La résilience betteravière au menu de la CGB Eure.

Une dérogation néonicotinoïde acquise pour 2022, à aller chercher pour 2023, mais après ? « Nous devons disposer d’alternatives efficaces et durables à partir de 2024 », a insisté Alexandre Quillet, président de l’ITB et de la CGB Eure qui a tenu son assemblée générale le 10 mai à Le Neubourg.

« Vous pourrez semer des betteraves en 2023, nous nous donnons les moyens de les protéger », se veut optimiste Alexandre Quillet.
« Vous pourrez semer des betteraves en 2023, nous nous donnons les moyens de les protéger », se veut optimiste Alexandre Quillet.
© TG

« Betteraves-sucre : quelles innovations pour notre filière ? » Tel était le thème proposé à Henri Havard (délégué interministériel pour la filière sucre au ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance), Franck Sander (président de la CGB Confédération Générale des Planteurs de Betteraves) et Vincent Laudinat (directeur général de l’ITB Institut Technique de la Betterave). Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, Alexandre Quillet a rappelé quelques acquis syndicaux justifiant largement une cotisation. « Retour dérogatoire des néonicotinoïdes avec certes de lourdes contraintes. L’indemnisation jaunisse 2020, sans doute pas assez, mais c’est mieux que zéro. La loi Egalim 2 encore plus nécessaire dans le cadre de la crise Ukrainienne ». Sur ce dernier point, il reste du chemin à parcourir, mais Franck Sander a indiqué la direction : « n’ayez pas honte d’affirmer que l’alimentation française a un prix. Quelques euros de plus dans le panier de la ménagère, relativisons et passons les hausses ». Base de négociation pour les contrats 2023 : « hausse des charges chez les transformateurs et dans nos exploitations (engrais + énergie). On se mettra à table pour en discuter dans un intérêt commun. Il va falloir mettre Egalim 2 en pratique », acquiesce Alexandre Quillet.

 

57 FERMES PILOTES POUR 500 HA

Mais avant de parler « prix », encore faut-il qu’il y ait matière à négocier. Allusion à l’épisode jaunisse en 2020 se traduisant par une perte de rendement moyen de 28 % avec des pics à 60 %. « Une catastrophe nucléaire au sud de Paris, image Franck Sander. L’enjeu est qu’elle ne se reproduise pas ». Au lendemain, la filière, grâce à la mobilisation syndicale, a pu compter sur le soutien de l’Etat et le pragmatisme de Julien Denormandie, son ministre de l’Agriculture. Le 6 août 2020, a été lancé le PNRI (Plan National de Recherche et Innovation). Objectif, trouver des solutions selon plusieurs axes : « mieux comprendre la maladie, trouver des solutions à l’échelle de la culture compatibles avec les enjeux environnementaux et conduisant à un modèle économiquement durable », a recontextualisé Vincent Laudinat. Dans cette course contre la montre, l’INRAE a accroché le wagon. « Aujourd’hui, ce sont 57 fermes pilotes pour 500 ha auxquels on a ajouté 250 ha avec des plantes compagnes », explique Henri Havard. 23 projets scientifiques dont 14 avec essais aux champs sont sur le grill. Un bilan d’étape avec restitution des résultats dans la transparence « aura lieu à l’automne. Si les essais ne sont pas concluants, il faudra se tourner vers l’assurance, mais je crois beaucoup à la science et à la génétique », partage Franck Sander. On pourrait être encore plus positif en misant sur un PRNI charençon après le PRNI jaunisse, en misant sur une Europe NBT compatible, en misant sur une betterave qui dégage un goût et une odeur qui ne plait pas aux pucerons... « On travaille parallèlement sur l’optimisation des usages de l’engrais et des phytosanitaires », complète Vincent Laudinat. « Après les élections législatives, allons rencontrer nos députés pour leur expliquer les enjeux de territoires de la filière betterave », préconise Alexandre Quillet.

 

MEGA SUCRERIE : PAS DE DENI

Le projet AKS de mega sucrerie en Seine-Maritime a clôturé les débats. 650 000 à 850 000 t de sucre pour l’export soit 50 000 à 55 000 ha supplémentaires pour alimenter un site basé à 35 km d’Etrépagny (27) ou 100 km de Cagny (14). Ni déni ni enthousiasme excessif manifestent prudemment les représentants des planteurs. La CGB a rencontré dernièrement les porteurs du projet ou leur consultant. « Nous voulons comprendre et analyser pour juger », avance Alexandre Quillet à propos de ce projet « programmé en 2025 et pour lequel il faudra se taper dans la main en 2023 ». « L’arrivée d’un acteur privé ne doit pas perturber la politique publique », prévient le délégué interministériel. Le gigantisme de l’outil peut rompre en effet les équilibres régionaux. « AKS ira-t-il chercher ailleurs si ça ne se fait pas en Normandie ? » Franck Sander pose la question de fond. Et si le projet rebondissait en Belgique...

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