Aller au contenu principal

La production porcine à l'heure de la loi Egalim 2.

Egalim 2, fin de la castration, crise du porc... les sujets n'ont pas manqué pour animer la réunion organisée par la FRSEA de Normandie avec la FNP.

Le dialogue entre les responsables du rayon boucherie de Carrefour (à gauche) et la délégation des producteurs a été serein.
Le dialogue entre les responsables du rayon boucherie de Carrefour (à gauche) et la délégation des producteurs a été serein.
© DR.

Cette réunion constituait la première visite en Normandie du président de la Fédération nationale porcine (FNP), François Valy. L'éleveur du Morbihan (56) a brossé un large panorama de l'élevage porcin européen, pointant au passage les points forts et les points faibles des uns et des autres. Il en est ressorti une tendance à la stagnation de la production porcine en Allemagne, voire une réduction pour les Pays-Bas et une course effrénée à la production en Espagne appelée à devenir, à moyen terme, le premier producteur de porcs européen. Avec une structuration basée sur des capitaux extérieurs à l'agriculture, l'élevage espagnol est très professionnel, en passe de prendre une longueur d'avance quant aux attentes environnementales et sociétales des consommateurs.

 

EGA en porc aussi

Mais l'acteur principal du marché devrait demeurer, pour quelques années encore, le bassin de consommation asiatique dont les niveaux fluctuants de demande font varier les cours qui impactent le marché européen. Dans ce contexte, les éleveurs s'interrogent sur leur capacité à contractualiser leur production avec des acheteurs. « Des indicateurs doivent être pris en compte, tel le coût de production validé par l'interprofession Inaporc », a indiqué François Valy, « mais la cotation chinoise est aussi un indicateur qui mérite d'être observé ». La mise en place de la contractualisation avec la prise en compte des coûts de production doit intervenir dès 2022. Or, cette obligation légale se télescope avec l'entrée en vigueur de l'interdiction de la castration à vif des porcelets. Certains opérateurs ont développé, ou prévu de développer, une filière pour les mâles non castrés.

 

Les surcoûts de la castration

Néanmoins, les opérateurs d'aval, abattoirs, charcutiers et salaisonniers s'inquiètent d'une viande devenue trop maigre pour réaliser leurs fabrications. D'où leur demande du maintien de la castration des mâles, dans le respect des protocoles validés par l'État. Pour les éleveurs, la production de mâles castrés va entraîner des surcoûts en termes de travail, d'indice de consommation et de produits vétérinaires qui doivent être pris en charge par la filière. C'est l'objet des discussions actuelles au niveau national : Culture Viandes a récemment annoncé être prêt à financer cette production à hauteur de 2 centimes par kilo de porc. Dans le même temps, l'institut du porc a chiffré, lui, le surcoût à 12-13 centimes par kilo. La charte du Marché du Porc Breton (MPB) va donc faire l'objet d'une mise à jour pour tenir compte du nouveau contexte, quand un accord aura été trouvé. Il reste que les acheteurs doivent avoir en main un contrat, faute de quoi ils se retrouvent en infraction depuis le 1er janvier.

 

Un bras de fer

On assiste donc à un bras de fer entre producteurs et abatteurs en vue d'une prise en compte de la castration en conformité avec les surcoûts qu'elle induit. Manifestement, tout ne sera pas prêt à l'échéance, « on risque de connaître des perturbations dans les flux du marché », prévoit François Valy qui compte aussi sur les organisations de producteurs (OP) et leur association (AOP) pour mettre au point un contrat que chaque éleveur pourrait proposer à son client. Il compte aussi sur les coopératives pour mettre à jour leur règlement intérieur afin qu'il comporte les clauses conformes aux obligations prévues par la loi Egalim. Avec des prix d'aliment qui devraient rester élevés, la prise en compte des coûts de production est, plus que jamais, une nécessité pour les éleveurs de porcs.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Six installations plutôt qu’un (des) agrandissement(s).

Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d’une opération foncière inédite…

La section en plein débat.
Section lait FNSEA 27.
Le 22 mars, Benoit Gavelle réunissait les producteurs de lait. Acquis syndicaux, conjoncture, prix du lait en débat. 
Mathieu Poirier et Béatrice Hoogterp (à droite) de l'antenne de Bernay de la Chambre d'agriculture ont animé les débats.
Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et…
Terre de Lin accueille le président Morin.

Hervé Morin a découvert les nombreux domaines d’activité de la coopérative Terre de Lin et sa volonté de soutenir la filière…

Gestion des aides : calendrier administratif.
PAC 2024 : deuxième année d'application de la nouvelle PAC.
Continuité de 2023, avec des dérogations sur la conditionnalité des aides.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole