L'Eure Agricole Et Rurale 15 avril 2021 a 08h00 | Par Thierry Guillemot

Intrusion : les barbouzes anti-spécistes remettent le couvert.

Dans la nuit du 2 au 3 avril, un commando antispéciste est venu taguer l'exploitation de Christophe Guicheux, producteur de moutons et de lapins notamment, à Sylvain-les-Moulins (27).

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Christophe s'est fait voler 7 agneaux comme celui là. Des agneaux élevés sur la mère et pas encore sevrés. Ils sont en danger de mort. Alors si vous entendez bêler anormalement ici ou là, soyez curieux !
Christophe s'est fait voler 7 agneaux comme celui là. Des agneaux élevés sur la mère et pas encore sevrés. Ils sont en danger de mort. Alors si vous entendez bêler anormalement ici ou là, soyez curieux ! - © TG

« Libération animale. La PAQ m'a tuée. Religion antispéciste. Assassins ». Le choc des mots en pleine figure et, depuis, le poids des maux dans la tête . « Je ne dors plus », avoue Christophe Guicheux. C'est vers 8 h du matin, samedi 3 avril, qu'il a découvert sur les murs et portes de sa bergerie les graffitis. Un retour de gazole de sa participation, la veille, à la manif FNSEA 27 s'est-il interrogé dans un premier temps. Une hypothèse vite abandonnée à l'analyse de la sémantique utilisée. « Des simples d'esprit un peu écervelés », juge-t-il 8 jours plus tard.

 

Un coup préparé

Un coup préparé et des lieux repérés au préalable. Les auteurs se sont garés dans un herbage adjacent à la bergerie. Le chien, normalement attaché, a été retrouvé errant sur l'exploitation laisse coupée ou arrachée. La porte du bâtiment lapin était grande ouverte. « Nous n'avons rien vu. Nous n'avons rien entendu, peut-être à cause du double vitrage ». Christophe a immédiatement appelé la gendarmerie qui est arrivée dans la foulée. « Ils ont prélevé tous les échantillons qu'ils pouvaient ». Les enfants ont été confiés à leurs grands-parents pour les protéger mais, psychologiquement, le coup est rude à encaisser pour les 3 générations.

A son retour de dépôt de plainte, samedi après-midi, Christophe s'est réjouit de la présence sur son exploitation d'une cinquantaine de collègues venus effacer les traces du méfait. « Des éleveurs, des céréaliers, des polyculteurs, des représentants d'OPA (...). Ça fait chaud au coeur et  nous a aidés psychologiquement. Je fais du syndicalisme depuis 10 ans et cela montre que le syndicalisme, ce n'est pas seulement la défense du revenu, c'est aussi la solidarité ».

 

Sept agneaux volés

L'affaire aurait presque pu s'arrêter là, les époux Guicheux ne souhaitant pas médiatiser leur mésaventure. Mais patatras quelques jours plus tard. Une journaliste de Paris Normandie leur apprend qu'une vidéo liée à cet acte circule sur un site internet hébergé en Floride (USA). Une vidéo relayée par L 269 Life. Une vidéo où l'on voit les agneaux de Christophe et dans laquelle on peut entendre : « on égorge des enfants de 6 semaines arrachés à leur mère ».

« Je ne vois pas pourquoi ils s'attaquent à moi. Ils m'ont en plus volé 7 agneaux qui sont en train de bêler leur mère en ce moment et qui vont mourir, c'est certain ». On ne fait plus biberonner des agneaux de cet âge. Le changement de régime alimentaire leur sera sans doute fatal. Eh oui, c'est le paradoxe. En les kidnappant, soi-disant pour les sauver, le commando les condamne à mort. A ce titre, si vous entendez ici ou là des agneaux anormalement bêler ou si vous constatez leur présence dans des endroits inhabituels, prévenez la gendarmerie, on ne sait jamais.

 

bienvenue à la ferme

Aucun éleveur ne doit être la cible de tels agissements et encore moins les époux Guicheux. A l'entrée de l'exploitation, le panneau « Bienvenue à la ferme ». Ils pratiquent la vente directe, proposent des soirées musicales où l'on peut entendre Frédéric Fromet (chanteur satirique végétarien aux positions anti FNSEA), des soirées théâtrales avec la troupe Patrick Cosnet (proche de la Confédération paysanne). En résumé, des esprits ouverts au dialogue. « Ces gens-là, moi je suis prêt à les rencontrer. Je n'ai rien à cacher. On peut ne pas être d'accord mais ce n'est pas à eux de m'interdire ou m'imposer quoi que ce soit ».

Reste à gérer l'après. Que l'enquête aboutisse constituerait un soulagement parce que « nous vivons avec une épée de Damoclès sur la tête. Qui nous dit qu'ils ne vont pas revenir ?»

Alors à Sylvain-les-Moulins, on pense caméras de vidéo surveillance mais, cela représente un coût et n'est pas dans l'esprit du lieu. « La vie d'une ferme, ce n'est pas ça. Ici, il y a toujours un verre pour celui qui a soif et une assiette pour celui qui a faim », conclut Christophe

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