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Génisses laitières : la pesée indispensable pour piloter son atelier.

Le groupe Seenergi vient de lancer Geniss, une application pour optimiser l'atelier génisses laitières. L'occasion pour chaque éleveur de mener une réflexion autour de ses pratiques.

© PIXABAY

« Dans 80 % des élevages laitiers, il n'y a aucun pilotage de suivi de croissance autour de la génisse. Ceux qui pèsent leurs génisses laitières sont moins de 6 % en France et font deux pesées par an. À cette fréquence,ils sont dans le constat de dire qu'ils n'ont pas été bons, mais sûrement pas dans un suivi pro-actif ».

Nicolas Lair, responsable du pôle génisses chez Seenergi, a posé le tableau lors de son intervention au Space 2021. D'un point de vue économique ,le coût opérationnel d'une génisse avoisine 650 à 700 euros. Il peut y avoir jusqu'à 400 euros d'écart entre les élevages, expliqué non pas par l'âge au vêlage, mais par le pilotage de l'atelier.

 

RECHERCHER L'EFFICIENCE ÉCONOMIQUE ET TECHNIQUE

Les génisses ne doivent pas être considérées comme une charge, mais bien comme un investissement. Et quand on parle d'investissement, on parle aussi de retour sur investissement. « Il y a encore trop d'éleveurs qui pensent qu'ils gagnent de l'argent à partir du moment où la génisse produit du lait. Ce n'est pas vrai. Bien sûr, plus elle vêle tôt, plus tôt l'éleveur atteint l'équilibre. Mais quand l'éleveur est sur une dynamique de vêlage tardif, il doit être dans une conduite économe et très suivie pour être capable de maîtriser les coûts de production et aller chercher le retour sur investissement ».

Le critère de lait par jour de vie montre toute la cohérence et la dynamique autour de l'élevage des génisses. Il prend en compte la durée de vie et la productivité. Plus il y a de production de lait par jour de vie, plus il y a de rentabilité. Globalement, les remises comptables mettent souvent en avant un coût alimentaire travaillé sur les vaches laitières, mais pas sur les génisses. Les exploitations laitières tournent aux alentours de 35 % de renouvellement. Chez certains éleveurs où le taux descend à 25 %, il n'y a plus de marge de sécurité. Mais dans les élevages qui se situent entre 30 et 27 %, il y a une vraie réflexion du nombre de génisses nécessaire tous les ans. « Huit génisses (27 % au lieude 35 % de renouvellement) en moins dans l'élevage va venir toucher à toutes les dimensions du système : la vente de ces animaux est une forme de valorisation des amouillantes, c'est du lait distribué en moins aux veaux, c'est de la surface fourragère principale (SFP) qui se libère, pour des cultures de vente ou pour les vaches laitières. Moins de génisses libère de la place dans le bâtiment, permet de limiter un investissement ou d'optimiser une stratégie autour de la préparation vêlage-tarissement. Le temps de travail est également à prendre en compte ».

 

DISTINGUER L'ATELIERGÉNISSES DE CELUIDU LAIT

« La première chose à faire est de calculer combien coûtent les génisses à élever sur l'exploitation. À partir de là il est possible de définir une stratégie. Allier la technique à l'économique n'est pas une question d'âge au vêlage, mais de choix de pilotage. Or il n'y a pas beaucoup d'éleveurs qui prennent le temps de se poser et de réfléchir à la performance de leur atelier génisses ».

Pour Nicolas Lair, chacun doit définir sa stratégie en fonction des contraintes de son système et de ses choix : les prairies naturelles, la main-d'oeuvre, la place en bâtiment, le taux de renouvellement... Un éleveur va rechercher la simplicité, un autre la sécurité... Après avoir répondu à toutes les questions, il fera le choix de déléguer ou le choix d'élever les génisses chez lui. Dans ce dernier cas, l'éleveur doit se fixer un niveau de charges opérationnelles avec un plan d'action qui planifie, anticipe, prévoit les choses. Il se fixe une stratégie et un âge au vêlage, en fonction de ses objectifs et de ses contraintes. À partir de cela, il se fixe un objectif de croissance par période. Ensuite un travail s'engage sur les ingrédients nécessaires pour aller chercher les bonnes rations.

« L'éleveur a déterminé son gain moyen quotidien (GMQ), il a les ingrédients, il a donc son coût de ration (euros par 100 gde GMQ). Mais qui analyse la valeur alimentaire de son foin ou son enrubannage pour ses génisses aujourd'hui ? Qui pèse ses génisses ? Pour être dans l'efficience, il faut peser. Le tour de poitrine n'apporte pas cette efficience technique et économique ».

 

200 KG À SIX MOIS

La période 0-6 mois est la période la plus stratégique. Plus de 40 % des charges opérationnelles sont dépensées dans les six premiers mois. La pesée est donc le meilleur outil en termes de pilotage. 200 kg à six mois, c'est l'objectif que doit atteindre l'éleveur pour développer la stature squelettique et musculaire de l'animal avec de l'azoteprotéique noble, de l'énergie limitante, de l'amidon, de la fibre. La stratégie est de pousser les génisses entre 0 et 6 mois. « En production laitière, il ya deux phases à maîtriser, le tarissement et la préparation au vêlage puis le démarrage de la génisse. Pour cela, il faut peser plus entre 0 et 6 mois et continuer à peser pour valider tout le temps ses pratiques.»

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