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Faut-il poursuivre l’engraissement sans prix rémunérateur ?

« Les semaines se suivent et se ressemblent. Depuis la semaine du 6 avril dernier, la cotation entrée abattoir du bassin nord ouest des jeunes bovins viande U- (hors blond et parthenais) est en dessous de 3,9 € du kilo de carcasse. Cette dernière continue de s’éroder pour être à 3,76 €/ kg la semaine du 12 octobre. » constate Daniel Courval, président de la section bovine de la FRSEA Normandie.

© DR.

« Cette pression sur les prix de ce type d’animaux n’est plus tenable dans ces conditions, selon Dominique Bayer de la FDSEA 61, avec des coûts de production interprofessionnels de 4,76/kg de carcasse de JBU- calculés selon la méthode validée par l’ensemble des familles présentent à l’interprofession dans le cadre des états généraux de l’alimentation. »

 

LES CHIFFRES CONTREDISENT LES OPÉRATEURS

Alors que certains acheteurs de la région colportent de ferme en ferme depuis des semaines qu’il y a trop de JB, qu’il n’y a pas de débouché, les chiffres officiels de France Agrimer, des douanes et de la BDNI montrent le contraire. Patrice Faucon, membre du bureau de la FNB, rappelle les indicateurs hebdomadaires diffusés par ces organismes depuis le confinement de mars. « L’abattage moyen hebdomadaire de 2019 se situait autour de 59 500 gros bovins par semaine, depuis plus de 5 semaines nous sommes au-dessus de cette moyenne pour être à 63 513 animaux abattus en semaine 42. Les données de l’identification montrent qu’il y a 13 400 JB viande qui attendaient en ferme en semaine 42 d’être abattus. Alors que le volume d’abattage hebdomadaire 2019 est de 12 500 bêtes, le stock représente 1,1 semaine d’abattage et cela tend encore à diminuer de semaine en semaine. »

 

LA CRISE SANITAIRE FAVORISE LE MANGER FRANÇAIS.

Selon la note de conjoncture de France Agrimer de septembre, les importations de viande étaient toujours sous leur niveau de 2019 en juillet (- 10 %). La consommation calculée par bilan a continué de progresser en juillet (+ 1 %). Pour la consommation à domicile, cette hausse atteint 8 % en juillet mais est compensée par une baisse similaire en août (- 8 %). Sur juillet-août, la consommation à domicile est stable (+ 0,2 %), portée par le haché (+ 6 %) mais pas par le piécé (- 3 %). Pour Philippe Sellier, « tous les éléments sont là pour permettre une revalorisation aux producteurs : une préférence pour la viande française par les consommateurs, une augmentation du haché au quotidien et le représentant de la FNSEA 27 d’insister au vu de tous ces éléments, le prix payé aux producteurs doit augmenter ! »

 

NE PRODUIRE QUE SI L’AVAL CHANGE SON ATTITUDE

« Alors que tous les indicateurs sont positifs et avec l’ensemble des opérateurs de l’aval qui ne changent pas leurs habitudes de cueillette, la section bovine de la FRSEA Normande appelle les producteurs a ne pas mettre en place d’animaux sans avoir de contrat de reprise prenant en compte les coûts de production calculés selon la méthode interprofessionnelle. Cette décision a pour but de ne pas emmener des éleveurs dans le mur » selon les représentants syndicaux.

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