Aller au contenu principal

Egalim 2 : transformer l'essai de la version 1

La loi Egalim est pavée de bonnes intentions. La version 1 a permis de marquer un essai. La version 2 doit le transformer avec notamment les soutiens de Séverine Gipson (députée de l'Eure) et Grégory Besson Moreau (député de l'Aube et son rapporteur). Jeudi dernier, ils ont chaussé les bottes.

Après s'être confrontés à la réalité d'une exploitation, les deux députés
ont été reçus par la FNSEA 27 et des représentants de filière. Cela a été l'occasion d'aborder la vision du projet de loi et d'entendre le ressenti
des filières en compagnie de la députée Séverine Gipson.
Après s'être confrontés à la réalité d'une exploitation, les deux députés
ont été reçus par la FNSEA 27 et des représentants de filière. Cela a été l'occasion d'aborder la vision du projet de loi et d'entendre le ressenti
des filières en compagnie de la députée Séverine Gipson.
© CCD

« On ne peut pas faire de la politique si on ne va pas sur le terrain. Avec Séverine, cela fait 4 ans que l'on travaille sur le dossier. EGalim 1 est une bonne loi mais qui n'est pas allée assez loin. Avec Egalim 2, on va régler les curseurs ». Grégory Besson Moreau (député de l'Aube) a répondu à l'invitation proposée par Séverine Gipson (députée de l'Eure) et de la FNSEA 27. Jeudi dernier, ils ont visité l'exploitation d'Arnaud et Gatienne Lethrosne, producteurs de pommes de terre à Le Plessis-Gohan. Une façon d'aborder de façon concrète le projet de loi Egalim 2 examiné en séance plénière par le Sénat ce mardi. Les deux députés ont ensuite échangé avec les représentants syndicaux et des OPA départementales pour un tour de table élargi.

 

Intégrer les couts de production

Arnaud Lethrosne porte un jugement « positif sur Egalim 1 mais, le problème, c'est sa mise en application, car les coûts de production ne sont jamais pris en compte ». Avec sa femme Gatienne et leurs employés (plein-temps, mi-temps et saisonniers, le plus gros employeur de la commune), il conditionne 5 à 10 t de pommes de terre par jour commercialisées via quelques grossistes, la distribution locale et en vente directe à la ferme sous estampille HVE (Haute Valeur Environnementale) de niveau 3. Pour illustrer son propos, il évoque à titre d'exemple l'envolée du prix des palettes et de la sacherie qu'il n'a pas pu répercuter sur ses prix de vente. Comme ses confrères, il est soumis aux dures règles du marché, à celles de l'offre et de la demande, aux aléas climatiques, aux promotions coup de pub de la distribution y compris en bio... Le tout dans un contexte législatif franco-français contraint alors que la pomme de terre étrangère s'invite dans nos assiettes.  Ils espèrent donc d'Egalim 2 un toilettage qui leur apporte un plus de visibilité dans la durée. Arnaud et Gatienne ont en effet un projet d'investissement dans un nouvel atelier opérationnel pour la campagne 2023. Ils ont besoin pour ce faire de se rassurer et rassurer les financeurs.

 

La non-négociabilité des matières premières

C'est ce qu'a tenté de faire le député Besson Moreau. Il a rappelé que son projet de loi visait à « améliorer les outils créés par la loi Egalim 1 et surtout la contrainte de les utiliser ». Il a aussi insisté particulièrement sur les aspects protégeant la rémunération des agriculteurs en sécurisant la part agricole dans le tarif du fournisseur afin de réellement construire le prix en marche avant.

En ce sens, une contractualisation pluriannuelle, la non-négociabilité de la matière première agricole dans la relation commerciale entre l'industriel et le distributeur ainsi que la mise en place d'un comité de règlement des différends agricoles sont des ambitions qui font écho auprès des agriculteurs. D'autres mesures sur l'encadrement de l'utilisation du drapeau français ou des obligations de volume pour les contrats concernant les marques de distributeur sont aussi sur les rails.

 

 

Ils ont dit :

Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27

« L'enjeu de souveraineté alimentaire passe par le prix mais aussi par les surfaces destinées à la production (attention à l'impact ZNT) et la capacité à moderniser les outils de production. Les agriculteurs doivent pouvoir investir avec des moyens financiers et sans bâtons dans les roues administratives injustifiés (recours, lenteur et complexité des procédures bâtiments...). »


Carine Bonnard, vice-présidente de la FNSEA 27

« La loi Egalim 2 doit être la boite à outils au service de la souveraineté alimentaire et elle doit concrétiser les promesses de nos gouvernants avec le grand sursaut évoqué par Julien de Normandie. Il est indispensable pour motiver les futures générations d'agriculteurs et de salariés agricoles et permettre les investissements nécessaires. Notre job, c'est bien acheter, bien produire et bien vendre.»

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Michael et Cornelia Horsch entourés de toute l'équipe du démo tour.
Le retour du démo tour des établissements Josse.
Depuis plus de 10 ans maintenant les établissements Josse organisent tous les ans un démo tour, pour présenter leur gamme de…
Récoltes, climat, réglementation : le préfet de l'Eure échange avec Jonathan Lerat.
À Bournainville-Faverolles, le préfet en visite d'exploitation post-moisson.
Une rencontre chez les associés Jonathan et Adeline Lerat, frère et sœur, au cœur d'une exploitation familiale diversifiée pour…
Évolution des surfaces colza en ha en Normandie
et Ouest Île-de-France.
Colza : bilan de campagne 2024-2025.
2025 a offert un très bon, voire un excellent, bilan aux producteurs de colza en Normandie et dans l'Ouest de l'Île-de-France.…
Les JA de Seine-Maritime en Copil le 25 août. « Il y a une très bonne équipe », précise Jean, qui remercie chacun pour son implication.
Terres de Jim : dernière ligne droite.
Les 12, 13 et 14 septembre, Vieux Manoir accueillera les Terres de Jim. Les Jeunes agriculteurs du département en charge de…
Alex et Karine ont repris une boutique de fleuriste.
"C'est un commerce de proximité."
Quatre ans après sa création, la Ferme Germare installe 120 casiers en centre-ville de Pont-Audemer.
L'allocation de rentrée scolaire sera versée par la MSA à partir du 19 août 2025.
Versée au cours du mois d'août par les caisses de MSA, l'allocation de rentrée scolaire (ARS) aide les familles à financer les…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole