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Du semis au désherbage : la betterave se robotise.

A la ferme vitrine Saint-Louis Sucre d'Etrépagny (27), c'est le robot FarmDroid FD 20 qui a semé en totale autonomie 75 % de la sole betteravière qui lui était attribuée, le reste étant réservé à un essai national appartenant au PNRI (Plan National de Recherche et de l'Innovation). Dans quelques jours, il va attaquer dans les mêmes conditions sa campagne de désherbage mécanique. Plus qu'une évolution, une révolution qui va permettre de s'affranchir en grande partie des herbicides et d'énergie fossile pour ces deux opérations.

Le robot danois FarmDroid FD 20 est alimenté par des batteries
électriques rechargées à l'aide de panneaux solaires et pouvant assurer
jusqu'à 24 heures de fonctionnement.
Le robot danois FarmDroid FD 20 est alimenté par des batteries
électriques rechargées à l'aide de panneaux solaires et pouvant assurer
jusqu'à 24 heures de fonctionnement.
© TG

« Le passage du cheval au tracteur a constitué une révolution. Celui du chauffeur au robot en est une autre au moins aussi importante ». Thomas Nuytten, directeur betteravier de SLS (Saint-Louis Sucre) et son adjoint, Philippe Simonin, en sont persuadés. Après des tests comparatifs menés depuis 3 ans sur plusieurs types de matériels, l'adoption du robot danois FarmDroid FD 20 en terre euroise en 2022 marque l'an I d'une nouvelle ère de la culture de la betterave, voire plus si affinités, en France.

 

CHAQUE GRAINE GEOLOCALISEE

« Dès lors qu'on installe le robot dans le champ, on crée un point A et un point B. On délimite les contours de la parcelle et d'éventuels obstacles. Le robot va alors créer sa propre carte et commencer à semer », explique Clément Bunias, étudiant en 4e année à UniLaSalle Beauvais et apprenti au service betteravier de SLS. Le FarmDroid FD 20 utilise les signaux GPS RTK dont la précision est millimétrique. Il est guidé par deux antennes connectées à une base installée à la ferme dans un rayon de 10 km. Programmé pour travailler dans un espace défini, il s'interrompt au cas où le câble de sécurité qui l'entoure touche un obstacle ou quand les trémies sont vides et lance une alerte. Situations nécessitant une intervention humaine. Avançant à 750 m/heure en conditions optimales, le débit de chantier peut atteindre jusqu'à 6 ha/jour pour semis et 5 ha/jour pour le désherbage. Il travaille de jour comme de nuit (24 heures d'autonomie) et fonctionne à l'énergie solaire grâce à 4 panneaux positionnés sur son toit.

Son temps de recharge dépend de l'ensoleillement. « Il s'agit d'une technologie fiable et autonome qui va faciliter la gestion du temps de travail sur les exploitations, insiste Philippe Simonin. Il répond parallèlement aux enjeux de sociétés en faisant baisser de façon drastique l'utilisation de produits de désherbage ». Le FarmDroid FD 20 n'est pas en effet qu'un robot semeur, c'est aussi un robot désherbeur en continu et à l'aveugle. Avec sa précision millimétrique, il est capable de mémoriser jusqu'à 160 000 points GPS par hectare.  En configuration adaptée pour le semis des betteraves sucrières il mémorise la position de près de 120 000 graines par hectare. Il est capable de détruire les adventices autour des plantules : entre les rangs à l'aide de socs métalliques fixes, mais aussi entre les plantes à l'aide de couteaux mobiles. On pourrait même parler de sarclage et quand on sait « qu'un sarclage vaut deux arrosages »...

Reste le débit de chantier un peu moins élevé en position désherbage. Avec une vitesse un peu plus faible, il est de l'ordre de 5 ha/j. Mais « pour le semis comme pour le désherbage, il faut un sol bien rappuyé avec peu de mottes et peu de cailloux », préconise Clément Bunias.

Retrouvez notre vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=e_eCUy0Rj0s

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