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Des éleveurs séduits par la silphie testent la nouvelle culture

La silphie est une culture pérenne, implantée pour une quinzaine d'années. La plante est utilisée dans les Vosges surtout pour la méthanisation. Dans le Calvados et la Manche, 13 adhérents de la Coopérative de Creully testent la culture sur 43 ha. Ils misent principalement, ici, sur l'alimentation animale

Dimitri Lenourichel, entouré par Jean-Philippe Chenault (à gauche) et
Benoît Pasquet, dans la parcelle de silphie semée avec du maïs. «J'espère un retour sur investissement en quatre ans», souffle l'éleveur
Dimitri Lenourichel, entouré par Jean-Philippe Chenault (à gauche) et
Benoît Pasquet, dans la parcelle de silphie semée avec du maïs. «J'espère un retour sur investissement en quatre ans», souffle l'éleveur
© DR:

La silphie, plante magique ? Peu connue dans la région, cette plante venue d'Amérique du Nord, est cultivée dans les Vosges, principalement pour la méthanisation. La silplie est une culture pérenne, implantée pour quinze ans, voire plus. Elle ne demande pas de traitement phytosanitaire, mais juste un apport minéral au printemps, n'a pas de maladie connue, ses fleurs sont appréciées des abeilles. Elle est piquante et urticante, bon point contre les dégâts de gibier. Elle résiste au gel, au stress hydrique. Elle se coupe deux fois par an à 16 % et 12 % de protéines en juin et septembre. Sur le papier, la silphie séduit. C'est avec tous ces arguments en poche que treize éleveurs, adhérents de la Coopérative de Creully (14), ont semé 43 ha de silphie, accompagnés par Benoît Pasquet, pour la partie alimentation animale et Jean-Philippe Chenault pour le suivi agronomique.

 

Chez Dimitri Lenourichel, à Formigny (14)

Dimitri Lenourichel est associé en Gaec avec son frère Jonathan. Ils produisent 1,6 million de litres de lait, vendus à la Coopérative Isigny-Sainte-Mère. « Nous sommes dans le cahier des charges AOP, nous essayons de tendre vers l'autonomie protéique », cadre l'éleveur. Les deux frères sont prêts à « diminuer la part de cultures de vente pour affourager. Mais les fauches tous les quinze jours sont chronophages ». Alors, quand la coop de Creully leur propose la silphie, ils disent oui. « Nous avons des parcelles bordées par les habitations où nous devons mettre en place des ZNT riverains. D'autres petites pièces sont difficiles à ensemencer et à traiter, car il y a des poteaux électriques », décrit Dimitri Lenourichel. La silphie y trouverait donc sa place. Les deux frères voient aussi dans la culture un « intérêt écologique », dans l'air du temps. Ils ont dit oui à la silphie pour 8 ha.

 

Chez Myriam et Nicolas Postel, à Pont-Hébert (50)

Le couple est installé en polyculture élevage, en 100 % Normandes, dans l'air d'AOP d'Isigny-Sainte-Mère. Myriam et Nicolas Postel élèvent tous les veaux, les mâles sont valorisés en taurillons. Ils comptent 230 ha, dont 90 ha de prairie et 140 ha de cultures. « Nous avons deux parcelles près de maisons, qui sont difficiles à exploiter. Avec les ZNT riverains, ça devient compliqué. La laiterie nous demande de nourrir les vaches sans OGM, la silphie est visiblement riche en protéines et résiste aux ravageurs contrairement au maïs », argumente le couple. Qui voit aussi un autre avantage : la récolte un mois plus tôt que l'ensilage de maïs devrait permettre de moins salir les routes. « Et on va mourir moins bête », s'amusent-ils. Eux aussi ont dit oui à la silphie pour 8 ha.

 

L'implantation, phase cruciale

Le hic à cette plante qui semble ne pas avoir d'inconvénients, c'est son coût d'implantation : 1 700 Ä/ha. À pondérer sur quinze ans, « contrairement à un maïs qui se sème tous les ans, ajuste Jean-Philippe Chenault. La semence est travaillée et commercialisée par HADN, un négoce des Vosges ». Les éleveurs ont semé fin avril début mai, avec un maïs associé : pas de récolte de silphie la première année, juste un ensilage de maïs. L'ETA Guérard, à Foulognes (14), a assuré l'implantation des 43 ha : « on utilise un semoir monograine, écartement 75 cm. La semence est spécifique, elle ressemble à une petite feuille. Il faut aller doucement », décrit le gérant François Guillet. Si du maïs est associé, l'ETA commence par là. « Nous avons ensuite une heure de travail à deux pour adapter le semoir à la silphie. Mais si tout est bien organisé, il n'y a pas de problème. » Débit de chantier : « 3 ha/h ». Les premières coupes de cette plante miracle sont attendues en juin 2022. Tous attendent de voir les résultats dans l'alimentation.

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