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Des agriculteurs ingénieux pour vendre en direct.

Le confinement va-t-il changer durablement le comportement des consommateurs ? Le CNRS se penche sur la question.

© PIXABAY

Le très sérieux centre national de recherche scientifique (CNRS) se penche sur les habitudes des Français pour leur alimentation, « au temps du corona ». A qui profitela crise ? Leur enquête met surtout en lumière l’ingéniosité dont on fait preuve les agriculteurs qui se sont retrouvés parfois du jour au lendemain privés de marchés de plein air, ou de restauration collective. A l’inverse, à l’annonce du confinement, des stocks de certains produits ont été épuisés et les rayons des supermarchés vidés. Des foyers ont acheté jusqu’à 600 euros de courses par peur de manquer ! La vente des congélateurs a été multiplié par dix.

Les agriculteurs ont pu hésiter entre fournir leurs clients réguliers ou fournir de nouveaux arrivants. La chaine logistique semble avoir parfois eu du mal à suivre. Car les denrées ne manquent pas en France, l’agriculture est assez bien organisée pour pouvoir fournir de la nourriture origine France à tout le monde. Néanmoins, les drives sont saturés, il faut parfois une semaine entre la commande et la livraison. Les sites internet ne sont pas toujours faciles à joindre, ou alors à des horaires précises.

Les agriculteurs, pour éviter un gâchis, ont cherché des débouchés aux produits qu’ils destinaient aux cantines. Un producteur de yaourts s’est retrouvé avec 15 000 pots sur les bras. Il a réussi à en revendre la moitié en lançant un appel sur les réseaux sociaux. Des outils sont créés de toutes pièces. On peut citer cagette.net qui propose un outil de drive gratuit clés en mains. Certains ont eu des demandes de clients habituellement rencontrés sur les marchés mais qui étaient prêts à venir sur la ferme chercher les mêmes produits. Les agriculteurs doivent alors faire face à la protection de leurs salariés et de leurs clients. Il a fallu tout organiser. Certains se sont alors rapprochés pour lancer des drives fermiers. Nous en avons parlé longuement dans ces colonnes. Cela a plutôt bien fonctionné. Le plus difficile était de réorganiser son temps de travail, car celui passé à la vente est du temps en moins pour l’exploitation. Et parfois les agriculteurs ont des enfants à garder. Des producteurs s’entraident. Une agricultrice de Saint-Vincent-Cramesnil (76) dont la spécialité, ce sont plutôt les fromages, propose la vente de paniers de légumes de son collègue maraîcher. Près de Gaillon (27), un maraîcher qui dispose d’un magasin à la ferme propose à un fromager de venir vendre sa production dans son camion réfrigéré dans sa cour. A Fauville-en-Caux (76), faute de marchés, un maraîcher va venir vendre sa production. Il sera seul, donc il est alors facile de respecter les gestes barrières. Les exemples d’aménagements ne manquent pas.

En même temps, les habitudes des consommateurs semblent changer. Pour la chambre d’agriculture de Normandie, « une évolution se fait sentir dans la consommation. L’urgence de manger laisse maintenant la place au « bien manger », à la proximité ; avec le souci de réduire le risque de contamination, en évitant les points de vente fréquentés ». Les épiceries de village semblent mieux fonctionner que d’ordinaire. Les gens se sont mis à cuisiner davantage car ils sont chez eux et ont du temps disponible. Ils redécouvrent les légumes, parfois la viande. La nourriture peut être source de réconfort face au stress du confinement. La farine est en tension car beaucoup se sont mis à fabriquer du pain. Les tutos pour en faire se sont multipliés sur internet, on s’échange les recettes comme des petits pains ! Cyril Lignac, célèbre cuisinier, a même lancé une émission de cuisine en direct en étant confiné à la télévision et cela cartonne !

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