Aller au contenu principal

Covid 19 : une facture macroéconomique de 22 millions d'euros pour la ferme normande

Les effets de la pandémie Covid-19 sur la ferme régionale ont été qualifiés par les économistes de la chambre régionale d'agriculture de Normandie, réunie en session le 29 juin dernier, de « globalement faibles ». Attention cependant, il s'agit d'une vision macroéconomique qui masque de grosses disparités.

Sébastien Windsor demande à l'Etat de la stabilité financière pour les 5 ans à venir. Le président de la Cran a également affiché la volonté de créer deux nouvelles filières par département
au cours de cette mandature
Sébastien Windsor demande à l'Etat de la stabilité financière pour les 5 ans à venir. Le président de la Cran a également affiché la volonté de créer deux nouvelles filières par département
au cours de cette mandature
© T.G.

Vingt-deux millions d'euros ! Tel est le montant de la facture, pas encore TTC, Covid-19 sur la ferme normande. « Un effet globalement faible de façon macroéconomique », a soutenu Michel Lafont, responsable de la direction innovation recherche développement de la Cran, en son nom et en l'analyse de Florian Fougy, Jean Hirschler, Philippe Legrain, Tanguy Relave et Elodie Turpin du service économie veille et prospective.

IMPACTS DIFFÉRENCIÉS

Mais selon la formule consacrée, c'est un peu « l'arbre qui cache la forêt ». Huit effets crise ont été passés au crible (effet fermeture, main-d'oeuvre, circuit, gamme, saisonnalité, prix, moyen/long terme et budget) pour des fortunes diverses. Au bilan et dans l'oeil du cyclone, avec un effet « rebond » limité voire difficile, des filières comme l'horticulture, le lin, le cheval et le cidre. L'accueil à la ferme a également été fortement impacté mais il peut espérer se « refaire la cerise » cet été. A contrario, le secteur des céréales avec une activité export plus que soutenue a bénéficié d'un impact positif. Autre élément à souligner : les économies sur le poste GNR. Face au confinement imposé tant par l'Etat que par cette situation sanitaire exceptionnelle, les pouvoirs publics ont « bourse déliée ». « 25 MEUR pour l'horticulture, 5 MEUR pour le cidre, 10 MEUR pour la pomme de terre », a rappelé Caroline Guillaume. « 70 MEUR via une enveloppe de l'agence de développement », a rebondi Clotilde Eudier au nom du conseil régional de Normandie. Pour autant, le doute plane toujours. « Je suis inquiet sur le classement de la Région. On assiste à des clusters du côté de Rouen. Rien n'est gagné. On n'est pas sorti du sujet », s'est montré prudent le préfet de Région.

DÉVELOPPER UNE POLITIQUE COMMERCIALE

Il faut donc se préparer au monde « d'après » et de façon assez brutale pour la Cran qui n'a pas pu bénéficier des règles de chômage partiel dans le cadre du Covid a regretté son président Sébastien Windsor « à la différence de nos concurrents privés ». Après une perte sèche de 1 MEUR de subvention de la part des collectivités, la chambre consulaire est en quête de 1,3 MEUR d'économie par an dans le cadre d'un plan de retour à l'équilibre. « Nous devons développer une politique commerciale, ce n'est pas un gros mot. Nous devons défendre nos services à leurs justes valeurs et se dire quelles missions on arrête. » En creux : sans doute un peu moins de recherche mais toujours du conseil. Illustration concrète avec huit propositions pour rebondir sur l'après-Covid : destination Normandie à vendre pour cet été, promotion des produits normands, actions sectorielles sur les filières touchées, circuits courts, relocalisation des circuits semi-longs, production protéines végétales et biomasse, créer un pôle agro industriel, se préparer aux nouvelles crises.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

TOUS à Bruxelles le 18 décembre.
À l'appel des organisations agricoles nationales et européennes, dont la Copa-Cogeca, les agriculteurs européens se donnent…
Pour vos festins de fi n d’année, mettez à l’honneur les produits locaux dans vos assiettes.

La Ferme du sapin bleu va proposer une nouvelle gamme de bûches glacées pour les fêtes de fin d’année.

Eric Thirouin souhaite que les agriculteurs " s'arment juridiquement en s'appuyant sur l'intérêt général majeur " qui a été validé dans la loi d'orientation agricole.
Irrigation : la bataille de l'eau est lancée.
Lors du congrès de l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), les irrigants de France ont décidé de renforcer leurs…
Dans un contexte où les jeunes peinent à s'installer, favoriser la reprise par les familles est un levier essentiel.
Droit de reprise par une société familiale : la Cour de cassation met fin à des années d'incertitude.
À travers un simple congé pour reprise, les juges ont clarifié une question : dans quelles conditions une société familiale…
Colza de pois à 6 feuilles.
Premier bilan du projet visant à mieux gérer les graminées adventices à l'échelle de la rotation.
Les agriculteurs sont confrontés à une pression croissante des graminées hivernales (ray-grass, vulpin...). Cette situation…
L'Eure est le département le plus boisé de Normandie avec 106 000 ha de forêt privée et 18 000 ha de forêt publique. Le chêne est l'essence la plus représentée suivie du hêtre. En résineux, le Douglas constitue la première essence de reboisement.
En session Chambre d'agriculture de l'Eure : et si je vivais heureux auprès de mon arbre ?
Qu'il soit de haie ou de forêt, l'arbre s'est enraciné le temps d'une session lors des travaux de la Chambre d'agriculture de l'…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole