Aller au contenu principal

Communiquer : un gage de réussite des projets méthanisation.

Mercredi 7 juillet 2021, les élus des territoires de Bernay, Honfleur-Beuzeville, Lieuvin et Pays d'Auge se sont déplacés au sein de l'exploitation de la famille Le Baillif, à Saint-Julien-du-Thenney, pour observer le fonctionnement d'une unité de méthanisation. Une visite au rôle pédagogique, qui permet d'échanger avec les élus sur les différents points de blocage.

Louis et Pierre Le Baillif ont reçu les élus des intercommunalités
pour montrer le fonctionnement de leur unité de méthanisation, entrée
en fonctionnement en décembre 2020.
Louis et Pierre Le Baillif ont reçu les élus des intercommunalités
pour montrer le fonctionnement de leur unité de méthanisation, entrée
en fonctionnement en décembre 2020.
© DR.

Dans l'Eure, les deux frères Le Baillif ont mis en fonctionnement une unité de méthanisation de 250 kW en décembre 2020 au sein de leur exploitation familiale, le Gaec de Bocquemare (120 vaches laitières, 960 000 litres de lait, deux robots, 244 ha, et 3 600 m2 de panneaux photovoltaïques). « La méthanisation permet de conserver l'élevage », explique Pierre Le Baillif. Effectivement, cette unité, dite agricole, traite les effluents d'élevage produits sur l'exploitation (fumiers et lisiers de bovins) et principalement des matières végétales agricoles. Le biogaz est valorisé en cogénération : production de chaleur et d'électricité. A terme, l'unité de méthanisation permettra de sécher des cultures et du bois déchiqueté. Elle pourrait également alimenter un data center, un site qui abrite les données numériques.

 

146 unités en Normandie

Le Gaec de Bocquemare produit ainsi 2 millions de kWh par an, vendus à EDF. Cette production d'énergie alimente l'équivalent de 170 maisons de 100 m2 (chauffage et chauffe-eau électrique). Pour comparaison, c'est l'équivalent de la production annuelle d'un hectare entièrement recouvert de panneaux photovoltaïques. Cette unité de méthanisation est à l'image des installations normandes. Si elles sont une dizaine dans le département de l'Eure, la Normandie en compte 146 en fonctionnement. « Il y en a autant en projets », assure Mathieu Poirier, conseiller énergie à la Chambre d'agriculture de Normandie. Un développement qui devrait permettre d'atteindre, d'ici 2030, 400 unités.

 

Répondre aux questions

Au cours de la visite, mercredi 7 juillet, Pierre Le Baillif a répondu aux interrogations des élus à propos du bruit, des odeurs, des transports, des risques d'explosion, etc. « Nous serions les premiers impactés s'il y avait des nuisances », rappelle l'exploitant. Chaque jour, 25 tonnes alimentent le digesteur. Un gisement issu de l'exploitation. « Nous ne sommes pas agréés à recevoir de la matière de l'extérieur », rassure Pierre Le Baillif. Quant aux odeurs, les élus ont pu sentir par eux-mêmes : elles relèvent de l'activité agricole.

 

Des projets acceptables

« On est là pour que la méthanisation soit acceptable, qu'elle réponde à des enjeux environnementaux et apporte un revenu à l'agriculteur », note Pierre Le Baillif. Lors de la visite, les élus étaient plutôt convaincus. À l'image de Jean-Jacques Prévost, vice-président de l'intercom Bernay Terres de Normandie, délégué à la ruralité et au développement agricole territorial : « il faut accompagner les agriculteurs dans leurs projets. C'est une diversification intéressante. La méthanisation permettra d'être un territoire à énergie positive d'ici 10 ans. Pour les personnes les plus réticentes, ce type de visite est la meilleure formule pour montrer concrètement ce qui se fait ». Son homologue Jacques Enos, élu au développement durable de l'intercom Lieuvin Pays d'Auge, a un point de vue similaire : « on est favorable à ce type de méthanisation. Il faut que les projets soient conduits en concertation avec les collectivités, le voisinage. Il faut qu'on dise aux gens ce que l'on construit au pied de chez eux ». Quant à Martine Houssaye, vice-présidente du Pays de Honfleur-Beuzeville, en charge de la ruralité, l'agriculture et le transport, elle tend la main à la Chambre d'agriculture pour que cette dernière soit aux côtés des élus et réduise les points de blocage. Pierre Le Baillif, qui est également élu à la Cran, de conclure : « les élus de la Cran sont là pour faire l'interface. Et nous sommes là aussi pour montrer la réalité de ce qui se passe sur le territoire ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

C'est avec le cœur et sans IA que Gilles Lancelin a rendu hommage à Anne Corson. La juriste, qui fait valoir ses droits à la retraite, a mis en avant "le côté humain qui règne chez AS 27 et cette capacité à faire confiance".
Digitalisation et IA au menu des travaux d'AS 27.
Avec la digitalisation et l'IA (Intelligence Artificielle), les tâches standardisées vont s'automatiser. Le métier de comptable…
Un au revoir ému à Amélia Ocana, grande dame du droit rural

Après 38 années de dévouement au service des agriculteurs de l'Eure, Amélia Ocana tire sa révérence. C'est avec émotion qu'…

Figure 2 : cumuls de pluies du 25/03 au 15/05/2025.
Continuer à protéger les linières contre les maladies.
Les linières se situent actuellement entre les stades 10 et 70 cm en fonction des dates de semis et des secteurs. Une…
Rouilles : vigilance à l'approche de la floraison.
Bien que néfaste pour la plupart des cultures, le manque d'eau aura au moins participé à une pression maladie particulièrement…
Terres de Jim 2025 : la dynamique est lancée !

Dans le cadre de l'organisation des Terres de Jim 2025 qui auront lieu les 12, 13 et 14 septembre, l'équipe organisatrice de…

Le stand JA n'a pas désempli. les baptêmes en tracteur constituent une valeur sûre.
Champs en fête après la tempête
Le coup de vent du 13 juin a quelque peu perturbé le démarrage de « Champs en fête » qui s'est tenu ce week-end. Tard…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole